A compter du 8 octobre prochain, l’usine de la Société nigérienne de raffinerie de Zinder (Soraz) cessera sa production pour cause de grande maintenance des installations et ce, pour une durée allant jusqu’au 30 novembre inclus, selon un communiqué conjoint du ministère du Commerce, celui du pétrole et celui des Finances diffusé mercredi 28 septembre dernier. Du fait de cette interruption momentanée de la production de carburant par la Soraz pendant 2 mois, la production du gaz de pétrole liquéfié (GPL) sera aussi interrompue. ‘’L’approvisionnement du pays durant cette période sera assuré par la Société nigérienne des produits pétroliers, qui procédera à l’achat du GPL sur le marché international à raison de 1070 Fcfa le Kg contre 128 Fcfa à la Soraz, soit une subvention de 942 Fcfa’’, indique le communiqué conjoint. Pour assurer la disponibilité du GPL et empêcher toute forme de spéculation sur les prix du produit, les trois ministères concernés par la question, suite à une série de concertations avec les principaux acteurs du secteur, ont décidé des mesures suivantes : la première, c’est la fermeture de tous les centres emplisseurs le long des frontières à compter du 8 octobre prochain. Ensuite la fermeture de tous les centres qui ne respectent pas les normes ; puis le respect strict du tarif officiel de la bouteille du GPL sous peine de sanction (la bouteille de 12,5Kg à 3750 F et celui de 6Kg à 1800F) ; la rétention à la base des frais de transport pour le gaz importé par la Sonidep soit 52F/Kg ; l’approvisionnement régulier des points de vente par les emplisseurs ; le renforcement du contrôle à tous les niveaux et ; enfin le respect par les centres emplisseurs de leur cahier de charges. ‘’Alhamadu Lilahi’’, dirions-nous, si le gouvernement parvient effectivement à faire respecter ce chapelet de mesures par les opérateurs du secteur pour éviter aux consommateurs une nouvelle épreuve difficile. Une radioscopie de ces différents points permet de douter de la capacité réelle du gouvernement à veiller à leur application.
Tout au plus, c’est peut-être la première mesure uniquement et celle visant les centres qui ne respectent pas les normes qui pourraient être suivies d’effet. Sinon pour les autres, il s’agit juste de professions de foi visant à montrer qu’il se soucie de la protection du pouvoir d’achat des consommateurs déjà suffisamment érodé une flambée débridée du coût de la vie ces dernières années. C’est le cas, par exemple, de la mesure portant respect strict du tarif officiel de la bouteille GPL sous peine de sanction. Depuis qu’elle a été prise, cette mesure fixant le prix de la bouteille est royalement bafouée par les détaillants qui ne font qu’à leur tête. Au niveau de nombreux points de vente de la capitale, les prix officiels n’ont jamais été respectés ; la bouteille de 6Kg, par exemple dont le prix est fixé à 1600 est cédée à 2500F voire 2750F Celle de 12,5Kg plafonnée 3.750F chez les distributeurs est cédée à 5.000F voire plus. Toutes ces années durant, qu’a fait le gouvernement pour imposer aux contrevenants le respect de ces tarifs officiels ? Rien du tout ! A présent qu’il va devoir importer le gaz, via la Sonidep, pour assurer l’approvisionnement régulier du pays, comment compte-t-il s’y prendre concrètement pour éviter la spéculation sur le produit ? L’assurance quant à la continuité de l’approvisionnement régulier du pays, elle-même, n’est pas certaine, à partir du moment où même avec la production de la Soraz, les consommateurs connaissent régulièrement des ruptures du produit qui durent parfois de longues semaines. Devant ces constats, il faut forcément craindre une spéculation autour du produit et même -pourquoi pas ?- une rupture totale durant cette période.