Sous le couvert des sanctions illégales et criminelles imposées par la CEDEAO, le président béninois, Talon Patrice, a posé des actes isolés très gravissimes contre notre pays qui resteront à jamais gravés dans la mémoire des Nigériens.
Des actes qui coûteront chers au Bénin sur le plan économique et financier, car ils offrent au Niger une occasion d’engager des poursuites à l’international contre l’Etat de ce pays frère et voisin, en raison des préjudices énormes qu’ils créent à notre pays.
Non satisfait des effets drastiques de la fermeture sa frontière avec le Niger au lendemain du coup d’Etat, lesquels effets se sont traduits par des difficultés d’approvisionnement en denrées alimentaires, produits pharmaceutiques et marchandises diverses depuis trois mois, Talon a instruit récemment le Directeur Général du Port Autonome de Cotonou (PAC) pour prendre un acte de suspension jusqu’à nouvel ordre des importations des marchandises à destination de notre pays.
Cette nouvelle décision prise le 25 octobre 2023 par le responsable du port intervient après la publication d’une note circulaire le 18 octobre pour proposer aux opérateurs économiques nigériens dont les cargaisons sont en instance d’enlèvement sur le territoire béninois trois types de régimes : la mise en consommation au Bénin ; le changement d’itinéraire-destination ; et le transbordement-réexportation.
Pour Djenontin-Agossou Valentin, ancien ministre de l’Economie maritime, des transports maritimes et des infrastructures portuaires du Bénin, à travers cette décision prise de façon unilatérale, le Bénin s’expose inéluctablement à une poursuite judiciaire risquée et financièrement intenable. Après la fermeture illégale de la frontière, cet acte est constitutif, selon lui, d’une violation par le Bénin de ses propres lois mais aussi des conventions et accords régionaux et internationaux auxquels il a librement souscrit.
Entre autres arguments exposés par l’ancien ministre béninois pour montrer l’illégalité de l’acte figure notamment la position géographique du Niger, pays de l’hinterland, qui jouit de solides droits couverts par les conventions internationales dont celles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Organisation maritime internationale (OMI).
A cela s’ajoute l’Ordonnance N° 70-10 du 7 février 1975 liant le Bénin et le Niger et conférant à notre pays ‘’des droits et privilèges’’ concernant l’exploitation du port de Cotonou ‘’officiellement reconnus par les deux parties depuis bientôt un demi-siècle’’, souligne Djenontin-Agossou Valentin.
Au regard de ces différents instruments juridiques, l’ancien ministre dit craindre ‘’pour les autorités béninoises un contentieux commercial international à l’issue incertaine et désastreuse pour l’image et le Trésor du pays’’, du fait de leur entêtement à violer les lois, conventions et traités internationaux dont ceux précisément de l’OMC qui a pour mission principale de réguler le commerce sur le plan mondial.
Une décision dangereuse
Analysant la décision du DG du Port autonome de Cotonou, l’ancien ministre pense qu’elle ‘’est financièrement intenable et économiquement suicidaire pour le Bénin’’. Au détour d’une définition des différents régimes (mise en consommation, changement d’itinéraire et transbordement) proposés aux opérateurs économiques nigériens, Valentin explique que les produits commandés par ces derniers et livrés au port de Cotonou sont en transit avec les règles y afférentes.
‘’Au nom de quel droit le Bénin pourrait-il contraindre le Niger à mettre à la consommation au Bénin les produits commandés par lui pour ses besoins locaux et dont souffre sa population depuis plus de trois mois du fait de la décision unilatérale de fermeture des frontières avec le Niger ?’’, a-t-il interrogé, se demandant qui va supporter les charges de dédouanement des produits à mettre à la consommation au Bénin ?
Concernant le changement d’itinéraire, Valentin fait d’abord remarquer que les marchandises des importateurs nigériens sont bloquées depuis des mois dans le port en raison de la fermeture des frontières par le Bénin. Par comment peuvent-ils changer d’itinéraire ‘’alors que les navires avaient atteint la destination finale. Qui prendra en charge le réembarquement des conteneurs ainsi que leur acheminement vers un autre port où ils pourraient être récupérés par les clients nigériens ?’’
Nous faisons l’économie des contraintes liées à la réexportation des marchandises qui présente aussi des coûts financiers similaires.
Nul besoin également de nous attarder sur les incidences budgétaires néfastes que la décision du DG du port autonome de Cotonou comporte pour l’économie et les finances béninoises, le Niger étant ‘’un partenaire stratégique de premier ordre au port de Cotonou’’.
La grave décision d’interdiction du port aux marchandises nigériennes, qui est totalement illégale car violant les conventions internationales et l’Ordonnance relative à l’usage du port de Cotonou par le Niger expose, selon Valentin, ‘’le Bénin à un gros contentieux international’’ qu’il perdra à coup sûr !