Sous la menace imminente d’une intervention militaire de la CEDEAO, orchestrée en complicité avec une puissance étrangère, le Niger se trouve dans l’œil du cyclone, en étau entre l’enclume de la souveraineté bafouée et le marteau des convoitises géopolitiques.
Cette manœuvre, mêlant perfidement des forces étrangères et régionales et des terroristes, est une attaque directe à la dignité de notre pays, une insulte à son indépendance. C’est un affront inouï aux principes universels qui régissent les relations internationales, une violation flagrante du sacro-saint principe de non-ingérence. Cette attitude impérialiste, aux relents de néocolonialisme, est une négation du respect et de la coopération internationale.
La CEDEAO, organe supposé promouvoir l’intégration et la coopération régionales, a renié son mandat, se révélant traître à sa propre mission. Ses menaces d’intervention s’apparentent davantage à un aveu de faiblesse qu’à une stratégie cohérente. En s’alliant à une puissance étrangère, elle a choisi d’attiser le brasier au lieu d’œuvrer à la pacification et à la quête de solutions pacifiques. Sa démarche ne fait qu’exacerber les tensions, complexifiant une situation déjà précaire. De surcroît, l’intervention militaire envisagée se heurte à des obstacles de taille. Comment assurer la sécurité de Bazoum Mohamed, ancien chef de l’État, dont la libération pourrait le mettre en péril ? Comment garantir la stabilité d’un régime réinstauré à l’aide de forces extérieures ? Comment assumer la responsabilité politique de cette intervention et d’une opinion publique frileuse vis-à-vis de toute velléité d’interventionnisme occidental ?
Le Niger, dont les défis socio-économiques sont déjà lourds, risque de sombrer dans un chaos sans nom si une conflagration venait à se déclarer. Les répercussions seraient désastreuses : aggravation de la pauvreté, famines, crise humanitaire d’une ampleur phénoménale avec des mouvements massifs de populations. La guerre n’est jamais une solution, elle n’est que source de souffrances, de destructions et de désolation.
Au-delà du Niger, un conflit armé aurait des conséquences dévastatrices pour toute la sous-région. Les nations voisines pourraient être aspirées dans ce vortex de violence, aggravant la fragilité d’une région déjà fragile. La prolifération des groupes armés terroristes pourrait s’intensifier, aggravant la situation sécuritaire de toute la région du Sahel.
La communauté internationale se doit de prendre conscience de la gravité de la situation et d’intervenir pour prévenir toute escalade militaire. Le respect de la souveraineté des nations, le dialogue constructif pour résoudre les conflits sont des impératifs. L’histoire est une enseignante intransigeante : la guerre n’engendre que misère et désolation, seule la paix mène à la prospérité et au développement. Il est temps de tirer les leçons du passé et d’agir pour préserver l’avenir du Niger et de la sous-région.