Dans son discours d’investiture du 2 avril 2021, Bazoum Mohamed avait affirmé : ‘’Le Président Issoufou Mahamadou a, en effet, été un dirigeant exceptionnel car il réunissait en lui de grandes qualités : droiture, loyauté, générosité, rigueur et patriotisme. Ces qualités ont servi de ciment pour maintenir la cohésion au sein de notre Parti…’’ Deux ans après son élection à la magistrature suprême, comme souvent, le temps est devenu le pire des bourreaux des deux hommes.
Les divergences de vue entre Bazoum et Issoufou sont réelles et se sont accrues avec le temps. L’entente affichée est en berne, les relations se détériorent et la mésentente entre les deux camarades serait de plus en plus perceptible. Ce qui était autrefois une amitié de longue date serait maintenant devenue une guerre ouverte entre deux clans. Le PNDS-Tarayya, qui était naguère un parti unifié et cohérent, serait maintenant divisé en deux camps rivaux. En cause, des divergences de vue entre Issoufou et Bazoum sur la conduite des affaires de l’Etat qui auraient créé des tensions au point que certains ne doutent plus de l’imminence d’un affrontement entre le chef de l’Etat et son mentor. La question n’est plus de savoir si cette confrontation aura lieu mais quand aura-t-elle lieu et quelle sera son ampleur. La situation est devenue si tendue que les seconds couteaux des deux camps se font déjà la guerre par invectives croisées et accusations de toutes sortes et se préparent pour ce qui semble être un inévitable conflit politique. L’atmosphère serait de plus en plus toxique, voire irrespirable et chacun des deux camps semble prêt à en découdre. Les observateurs se demandent qui sortira vainqueur de cette guerre qui se profile à l’horizon. Bazoum et Issoufou finiront-ils par mettre le feu au PNDS-Tarayya ? La rivalité entre eux va-t-il provoquer une scission au sein du parti ? Le PNDS-Tarayya survivra-t-il à cette guerre ? Serait-il encore possible de réconcilier les deux camps ? Une chose est sûre, en cette période de crise économique et sécuritaire aigüe, une confrontation entre les deux camps aura des conséquences désastreuses pour le parti et compromettre son avenir et pourrait aussi être préjudiciable pour le Niger.