Dans la perpective de l’élection présidentielle de 2021, de nombreux pontes du PNDS-Tarayya étaient favorables à une candidature de Hassoumi Massoudou, alors Ministre des Finances. Alors qu’il était en visite à Maradi, la fédération régionale PNDS de cette région avait voulu faire une déclaration de soutien à une candidature de Hassoumi Massoudou. Mais cette initiative a n’a pas bénéficié l’onction du président Issoufou Mahamadou, le tout puissant patron du PNDS Tarayya. Pour couper court à cette initiative, le ministre Hassoumi Massoudou est viré du gouvernement le 31 Janvier 2019. Finalement, c’est Bazoum Mohamed qui a été désigné comme candidat officiel du parti à l’élection présidentielle.
Une succession controversée
Ce qui est bénéfique pour Issoufou Mahamadou ne l’est pas forcément pour le PNDS-Tarayya. Notre système institutionnel déréglé a permis à Issoufou Mahamadou d’organiser des élections entachées d’irrégularités et d’installer Bazoum Mohamed à la magistrature suprême du Niger. Après plus de deux ans au pouvoir, Bazoum semble occuper le poste sans vraiment l’exercer. Si Bazoum est le président légal, Issoufou reste le véritable leader en coulisses.
L’éventuelle ascension du fils d’Issoufou
Beaucoup soupçonnent aujourd’hui Issoufou d’avoir un plan à long terme : placer son fils Mahaman Sani, dit Abba, à la tête du pays pour protéger les intérêts familiaux et maintenir ainsi le pouvoir et l’influence de son clan sur le pays. Plusieurs scénarii sont possibles :
Si Bazoum soutient Issoufou
Si Issoufou Mahamadou a choisi Bazoum comme son successeur, il avait sans doute une idée en tête. Bazoum pourrait l’aider à réaliser son plan, qui consisterait à faire de son fils un probable futur président de la République. Si Bazoum est dans le coup, cela faciliterait grandement les plans d’Issoufou. Pour ce faire, le chef de l’État actuel pourrait renoncer à un second mandat et soutenir la candidature d’Abba.
Si Bazoum résiste à Issoufou
Si Bazoum ne soutient pas ce plan d’Issoufou, il serait très difficile pour ce dernier d’installer son fils à la présidence. Le chef de l’État actuel a non seulement le pouvoir de l’État, mais détient aussi une arme de destruction massive contre son mentor : les rapports de l’Inspection générale de l’État (IGE), qui pourraient grandement compromettre Issoufou. Une guerre serait alors déclarée entre les deux amis, avec une issue potentiellement fatale pour Issoufou.
L’impuissance de la classe politique actuelle
La classe politique actuelle est largement critiquée pour son manque de patriotisme , avec un dénominateur commun : son addiction à l’argent. Cette faiblesse fait qu’elle ne serait pas capable de contrer le plan d’Issoufou si Bazoum le soutenait pour installer son fils Abba au pouvoir. Issoufou dispose d’une grande fortune et sait se montrer généreux pour atteindre ses objectifs.