La création imminente de PetroNiger par le président Bazoum Mohamed promet de bouleverser le secteur pétrolier du Niger. Cette initiative stratégique du chef de l’État pourrait non seulement redéfinir la dynamique de l’industrie énergétique de notre pays, mais également redistribuer les cartes du pouvoir qui l’entoure.
La nouvelle société d’État, destinée à se focaliser sur l’exploration et la production de pétrole, se prépare à prendre le relais de la Sonidep, qui se verra dès lors cantonnée à la gestion de la distribution des produits pétroliers en provenance de la raffinerie de Zinder. Ce changement de cap, initialement prévu pour le conseil des ministres du 7 juillet, a été reporté à une date ultérieure, suite à d’âpres tentatives de résistance.
L’avènement de PetroNiger est porteur d’espoirs considérables pour l’avenir énergétique du Niger. Avec l’exportation prochaine du brut d’Agadem par l’oléoduc Niger-Bénin, la production pétrolière du Niger est sur le point de connaître une ascension fulgurante. Dans ce contexte, PetroNiger, contrôlant les 15% des parts de l’État dans les gisements d’Agadem et en prenant les rênes de divers autres blocs en développement, semble idéalement positionnée pour optimiser l’exploitation de ces précieuses ressources.
Cependant, l’émergence de PetroNiger ne se fait pas sans susciter de tensions. Le passage de relais entre la Sonidep et PetroNiger, ainsi que l’opposition de certaines parties prenantes, pourraient jeter une ombre sur ce paysage en pleine mutation. De plus, le clan Issoufou, qui a longtemps régné sur le secteur pétrolier du Niger, pourrait percevoir la création de PetroNiger comme une menace à son influence. Un face-à-face semble donc inévitable entre l’ancien président Issoufou Mahamadou et l’actuel président Bazoum Mohamed, à moins qu’un terrain d’entente ne puisse être trouvé, peut-être par le biais de la figure du ministre du Pétrole, “Abba”, fils de l’ex-président Issoufou.