Le Sénégal est en proie à une grave crise judiciaire. L’opposant Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ferme pour “corruption de la jeunesse”. Un verdict à la fois révoltant et grotesque, démontrant la politisation outrancière de la justice sénégalaise.
L’acquittement de Sonko des accusations de viol ne saurait masquer l’arbitraire et la mauvaise foi de ce jugement. Il est difficile d’accepter en tant que citoyen cette sentence qui semble avoir été prononcée avec une partialité frappante. La situation actuelle expose une réalité alarmante : le “gouvernement des juges” au Sénégal agit sans égard à l’impartialité et préférant servir les intérêts du pouvoir en place. Ces magistrats, au mépris de leur devoir d’impartialité, utilisent l’État de droit comme une arme pour museler les opposants. Ils se sont substitués au peuple au nom duquel la justice est supposée être rendue, faussant ainsi le jeu démocratique. Cette dérive s’est malheureusement amplifiée ces dernières années sous nos tropiques. Toutefois, comme le disait Montesquieu, “pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faudrait que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir”. Ainsi, les Sénégalais se doivent de mettre fin à cette hubris du pouvoir judiciaire que rien ne semble arrêter. Toutes les forces vives du Sénégal doivent prendre conscience de cette situation et se battre sans discontinue pour faire changer les choses . La perspective de voir Macky Sall briguer un troisième mandat en violation de la Constitution est inacceptable. La condamnation de Sonko n’est pas simplement une attaque contre un individu, mais une attaque contre la démocratie sénégalaise elle-même. En utilisant le système judiciaire comme un outil pour réprimer l’opposition politique, le gouvernement risque de saper les fondements de l’Etat de droit et de la démocratie et la confiance du peuple dans le système judiciaire. Il est temps pour les Sénégalais de se lever et de dire ‘’non’’ à cette dérive du pouvoir judiciaire. Macky Sall ne doit pas gagner cette bataille. Le respect de la Constitution et de l’État de droit doit prévaloir, et c’est la voix du peuple qui doit être entendue, pas celle d’un “gouvernement des juges” dévoyé.