Le monde entier a célébré ce 3 mai 2024 la Journée mondiale de la liberté de la presse. Cette année, la célébration est consacrée à l’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale actuelle. C’est l’occasion encore une fois de reconnaitre le courage et la détermination des journalistes du monde entier qui risquent souvent leur vie pour rapporter la vérité, mettre en lumière les injustices et mobiliser l’action collective. Au Niger, cette Journée du 3 mai a été marquée par plusieurs activités. Du côté du Collectif des organisations socioprofessionnelles des médias privés, il a été rendu publique une déclaration qui s’est appesantie sur la situation préoccupante des travailleurs des médias privés.
Le Coordinateur du Directoire dudit Collectif, Souleymane Ousmane, a dénoncé avec force le silence assourdissant des patrons de presse face aux conditions déplorables de vie et de travail des agents des médias privés. “La des travailleurs des médias privés reste précaire avec plusieurs mois d’arriérés de salaire. A cela s’ajoute le comportement de certains responsables des médias qui s’adonnent dans le dilatoire en continuant à licencier les agents au groupe de presse Anfanioù un agent a vu son contrat rompu unilatéralement sans aucune base légale, simplement parce que cet agent avait refusé de remettre une gratification reçue aux responsables du média en question. A la radio-télévision Dounia, le cas des agents licenciés depuis quelque temps n’est toujours pas réglé”.
Quelle image voudrions-nous donner de la presse privée nigérienne ? Pour le Collectif des organisations socioprofessionnelles des médias privés, les hommes et les femmes des médias doivent se lever comme un seul homme pour le combat pour la restauration de l’image de marque des professionnels de la presse écrite et audiovisuelle. L’heure de la mobilisation a sonné, a-t-il asséné, pour faire barrage à “la mort programmée du métier de la presse.” Et le Collectif d’exiger “le paiement de tous les arriérés de salaire dans les médias privés sans exception et sans délai ; l’immatriculation à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de tous les travailleurs des médias privés ; l’amélioration des conditions de vie et de travail de tous les professionnels des médias.”Parallèlement, le Collectif demande au CNSP et au Gouvernement de Transition d’organiser des États généraux de la presse et de mettre en œuvre la Convention collective des médias privés, sans oublier d’accélérer le processus de mise en place des institutions dans le domaine de la presse comme l’Observatoire national de la communication et la Maison de la presse. Relativement à la tentative de musèlement de la presse nationale, le Collectif des organisations socioprofessionnelles des médias privés a fustigé et dénoncé avec force l’arrestation de SoumanaIdrissa Maïga, Directeur de publication du journal L’Enquêteur, et de Ousmane Toudou, tout en demandant l’abandon des poursuites et leur libération. “La liberté consiste d’abord à ne pas mentir. Là où le mensonge prolifère, la tyrannie s’annonce ou se perpétue’’, dixit Albert Camus.