L’interview du général Tiani à la RTN, a relancé le débat sur l’affaire présumée du trafic d’or à l’aéroport de Niamey. Ses propos, bien que cherchant à clarifier, soulèvent plusieurs points de préoccupation et laissent entrevoir des lacunes notables dans l’argumentation présentée.
Premièrement, le général Tiani n’a fourni aucune preuve tangible pour appuyer ses déclarations sur l’absence de trafic d’or. Cela laisse subsister un doute sur la véracité de ses affirmations. Dans un contexte où la transparence est primordiale, l’absence de données ou de documents vérifiables rend ses propos sujets à caution.
Deuxièmement, un point de contradiction apparente émerge lorsqu’on considère le remplacement massif du personnel à l’aéroport de Niamey. Si, comme le soutient le général Tiani, ce changement de personnel est une procédure routinière, pourquoi a-t-il coïncidé avec l’affaire présumée de la saisie d’or en Éthiopie ? Cette coïncidence suggère l’existence de motifs sous-jacents non expliqués, jetant une ombre sur les véritables raisons de ces remplacements. Sans explications convaincantes, le changement de personnel à l’aéroport, bien que justifié dans certains cas par le service de longue durée, peut également être interprété comme un moyen de contrôler davantage les voies d’exportation, y compris celles des ressources naturelles précieuses comme l’or.
En outre, le général fait référence aux pratiques d’exportation d’or sous l’ancien régime, mais ne précise pas en quoi les pratiques actuelles diffèrent véritablement. Cela laisse un flou sur les mesures concrètes prises par son gouvernement pour réguler le commerce de l’or.
Par ailleurs, bien qu’il mentionne des réglementations renouvelées, le général Tiani ne détaille pas comment ces nouvelles mesures peuvent prévenir ou empêcher efficacement la contrebande d’or. Cette lacune dans l’explication peut être interprétée comme un manque de stratégie concrète pour lutter contre le problème.
De plus, Le général ne répond pas directement aux accusations de l’implication du CNSP dans le trafic présumé d’or, mais se limite à des dénégations générales.
Enfin, l’accent mis sur le déni et la défensive dans ses réponses peut être perçu comme une tentative de détourner l’attention des faiblesses structurelles et administratives dans la gestion des ressources naturelles du pays. En conclusion, bien que le général Tiani ait essayé de présenter une image de réforme et de correction des erreurs passées, son discours laisse plusieurs questions cruciales sans réponses.