« Chaque figure d’autorité est aujourd’hui contestée : la force politique, les puissances syndicales, les relais médiatiques. En somme, nous traversons une crise de la crédibilité et de la reconnaissance, mais aussi de la légitimité », lit-on dans une publication du magazine Harvard Business Review. Ce phénomène n’est pas récent, mais il est d’une grande acuité ces dernières années. Aux quatre coins du monde, on assiste à des procès en légitimité faits aux dirigeants. Les remises en cause visant des leaders se succèdent. Des vagues de défiance contre ceux qui conduisent les affaires publiques se multiplient de plus en plus. Le mensonge, le mépris, la duplicité, les promesses non tenues, sont autant de griefs dirigés contre les autorités à une échelle ou à une autre.
Des études scientifiques ont prouvé que notre ‘’cerveau prend goût au mensonge’’. Toujours est-il que les mensonges des politiques nous sont « plus insupportables que les autres ». C’est un fait irréfutable, la sphère politique est gangrenée par la culture du mensonge, ça ne date pas d’hier. « Plus c’est gros, plus ça passe », dit-on du mensonge. Cet adage trouve tout son sens dans nos pays d’Afrique où les promesses politiques sont mirobolantes les unes plus que les autres. C’est connu de tous, surtout des politiciens, à savoir que « la meilleure façon de perdre les élections est de regarder les gens dans les yeux et de leur dire la vérité, sans fard. » Les Nigériens se rappellent encore de la promesse de « 50.000 emplois par an » faite en 2011 par le candidat du PNDS-Tarraya à l’élection présidentielle. Élu et réélu, Issoufou Mahamadou a terminé ses deux quinquennats sans donner du travail ne serait-ce qu’au 1/3 du chiffre qu’il a annoncé. Emplois pour tous, accès à ceci et cela pour tous, gratuité de tel ou tel autre service, autant de leurres que les politiciens ne cessent de vendre aux électeurs. Désabusés, floués sur toute la ligne, les citoyens n’ont d’autre choix que de déverser leur trop plein d’acrimonie sur un personnel politique menteur et méprisant.