La récente éviction des forces occidentales du Sahel, illustrée par le départ contraint des troupes françaises et américaines du Niger, marque un tournant décisif dans l’influence géopolitique en Afrique. La fin de la présence militaire occidentale dans cette région, stratégique mais instable, ne symbolise pas seulement un repli tactique ; elle expose une perte de terrain face à des puissances comme la Russie, dont l’ascendant va grandissant.
À Niamey, la junte au pouvoir, à peine après avoir pris les rênes du pays, n’a pas tardé à exiger le départ des forces étrangères occidentales. Cette situation évoque inévitablement les mots de Sun Tzu : “L’art suprême de la guerre est de soumettre l’ennemi sans combattre.” La Russie semble avoir parfaitement intégré cette stratégie, avançant ses pions avec une habileté qui a pris de court l’Occident, multipliant les visites et les accords, tissant un réseau d’influences qui déplace le centre de gravité vers Moscou.
En arrière-plan, l’influence grandissante de l’Iran, qui noue des liens avec Niamey, ajoute une couche supplémentaire de complexité au tableau géopolitique. Les États-Unis et leurs alliés européens semblent désormais jouer en défense, relégués au rôle de spectateur dans une région où ils jouaient autrefois un rôle de premier plan.
La réalité est que le Sahel, comme la Libye, est devenu un terrain de jeu pour les puissances étrangères, avec des implications qui vont bien au-delà des simples enjeux militaires. L’éviction des Occidentaux signale non seulement un recul stratégique mais aussi un échec dans la compréhension et la gestion des dynamiques locales. Comme l’a souligné Machiavel : “Celui qui ne peut être bon, doit apprendre à être rusé.” Dans le cas du Sahel, l’Occident doit rapidement réapprendre non seulement à être bon mais aussi à être rusé, pour naviguer dans ce nouvel ordre géopolitique complexe et évolutif.
Les Occidentaux doivent reconnaître que le Sahel n’est pas simplement un front de lutte contre le terrorisme, mais un important pivot géopolitique. Ignorer cette réalité, c’est risquer de voir cette partie du continent africain glisser davantage dans une sphère d’influence qui ne partage pas nécessairement les valeurs ni les objectifs occidentaux.