Le 12 avril 2024 marquera-t-il un tournant pour le Niger ou simplement un nouveau chapitre de dépendance déguisée ? La récente signature de trois accords entre notre pays et la CNPC soulève cette interrogation cruciale. Ces accords, promettant un financement initial de 400 millions de dollars pour le pétrole brut nigérien, sont loués pour leur potentiel à injecter une liquidité immédiate dans l’économie du Niger. Cependant, les termes de ces accords, y compris les taux d’intérêt et les conditions de remboursement, méritent une analyse minutieuse.
En politique comme en économie, la transparence n’est pas seulement une valeur ajoutée ; elle est indispensable. La non-divulgation des détails de ces accords majeurs est en contradiction flagrante avec les principes de gouvernance transparente et responsable que le régime actuel s’est engagé à promouvoir. Que cachent ces omissions ? Des clauses potentiellement défavorables pour le Niger ? Comment les citoyens peuvent-ils évaluer la justesse des décisions prises en leur nom sans accès à l’information ?
De plus, accorder une remise de six (6) dollars par baril à la CNPC sur une année et imposer un coût de transport exorbitant de 21 dollars par baril dépeint un accord où le Niger semble laisser une part disproportionnée de ses bénéfices échapper. Qui en bénéficie réellement ? Face aux normes internationales, ces conditions financières posent la question de leur équité et de leur compétitivité.
L’impact sur la SONIDEP, la société nationale chargée de l’exploration et de la commercialisation du pétrole nigérien, est également inquiétant. En permettant à la CNPC de commercialiser la part du brut de l’État, le gouvernement contredit non seulement sa propre politique pétrolière maiségalement mine les efforts et l’autorité de la SONIDEP, compromettant ainsi ses capacités à financer des projets d’exploration cruciaux pour l’autonomie énergétique du Niger.
Pour conclure, bien que l’injection de 400 millions de dollars puisse sembler bénéfique à court terme, il est impératif de s’assurer que les termes de l’accord avec la CNPC ne compromettent pas les intérêts à long terme du Niger. Comme le disait Benjamin Franklin, « Un investissement dans la connaissance paie le meilleur intérêt ». Le Niger doit donc s’assurer que son or noir ne devienne pas un fardeau d’or.