Pour être utile et exercer sa fonction de maire, il faut tout simplement une stratégie efficace et tous les problèmes et dysfonctionnements liés à la gestion de la ville disparaîtront. En somme, il ne faut plus se contenter de faire de la figuration. Aujourd’hui, Niamey ne reflète plus l’image d’une capitale moderne.
Hygiène et assainissement : un gâchis de 1,8 milliard F
L’hygiène, l’assainissement et la salubrité seraient des détails pour le maire – président du Conseil de Ville de Niamey. Lorsque Oumarou Dogari Moumouni arrive à la tête de la Marie centrale de la capitale, en avril 2021, chacun des cinq (5) arrondissements communaux disposait d’agents temporaires dédiés à la salubrité. Sous prétexte que leurs émoluments seraient élevés, il a préféré mettre en place un système de prestation de service à travers des contrats. Très rapidement, des sociétés de salubrité sont créées. Aux côtés de Balarabé Assainissement et BEPHA Assainissement se tiennent désormais Dogoney, Amougné, Almou Mainassara, Kadibo Clean, etc. Des sociétés écrans appartenant à des parents et à des alliés politiques de circonstance (conseillers élus). Or le Code général des collectivités territoriales interdit formellement l’octroi de contrat quelconque à un élu municipal. Mais Dogari n’en a cure, préférant être bien vu par les conseillers municipaux du PNDS – Tarayya. L’un ne lui aurait-il pas ouvert les portes de l’ancienne première dame Hadiza Bazoum ?
Malgré l’existence de cette pléthore de sociétés de salubrité, la capitale n’a cessé de devenir plus sale. Il a fallu les injonctions du Gouverneur de la région de Niamey pour voir, par exemple, l’Avenue Tanimoune, communément appelée « 100 mètres », être balayée. A l’insalubrité s’ajoutent le manque d’éclairage public, les rues crevassées, la défectuosité ou l’absence de feux de signalisation routière, des espaces verts inexistants, la recrudescence des installations anarchiques des kiosques de commerce, l’occupation illégale des trottoirs et des aires en dessous des échangeurs. Ces manquements sont autant de signes révélateurs de la difficulté qu’à la ville de Niamey à rester en phase avec les attentes croissantes des habitants pour un environnement sain et sécurisé. Pendant ce temps, le budget alloué à l’hygiène et assainissement n’avait cessé d’être gonflé. De 810 millions de francs sous le président de la Délégation spéciale Mouctar Mamoudou, il est passé à plus d’un (1) milliard de francs (1.400.000.000) avec Oumarou Dogari en 2022. En septembre de cette année-là, ce budget avait déjà été entièrement consommé. Il a fallu procéder à un réajustement budgétaire d’un montant de 400.000.000 francs pour continuer à payer les prestataires parents et alliés pour le dernier trimestre 2022. Un bel gâchis au regard du résultat sur le terrain ! En effet, l’efficacité du balayage des quelques rues bitumées reste à démontrer. Le sable et autres saletés balayés ne sont pas transportés ailleurs, dans des endroits indiqués, ils sont tout simplement déversés dans les ruelles adjacentes contre les murs des habitations et des écoles, des lieux transformés en dépotoirs où se dégagent de fortes odeurs d’urine. Le sable déversé ne facilite pas la circulation pour les piétons et les motocyclistes. Le grand danger qui guette les habitations environnantes, c’est le risque d’inondations, le sable entassé pouvant obstruer la circulation des eaux de pluie. Ces sous-traitants de la Ville de Niamey doivent revoir leurs méthodes de travail, au risque de voir les habitants nettoyer leurs ruelles en ramenant le sable déversé sur la voie balayée. (A suivre…)