C’est tout simplement stupéfiant, voire irritant, d’entendre de tous côtés que la rencontre des chefs d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO, sera une rencontre décisive, capitale. Certains observateurs, peut-être même des nationaux, s’imaginent que les Autorités de la Transition du Niger, à la tête de laquelle est solidement installé le General Abdourahamane Tiani, attendent, anxieusement, toutes tremblotantes, les décisions du sommet prévu pour le 10 décembre à Abuja, au Nigeria.
Quelle bonne blague ! Certains jouent à se faire peur. Il y a bien longtemps que les Etats du Sahel, ceux regroupés au sein de l’AES, et même ceux qui gravitent autour, et qui sont attirés, lentement mais sûrement, par leur audace, ont multiplié par zéro, toutes les paroles, faits et gestes, émanant de l’organisation sous régionale, zombie, mort-vivant, plutôt morte que vive. Les rêveurs prennent souvent leurs désirs pour des réalités et veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Or, la réalité est là, sous nos yeux, intangible, têtue et inébranlable. La marche des Etats libérés emprunte une voie droite et inexorable. Aucune force, semble-t-il, en ce bas monde, ne peut s’y opposer.
Un plan de campagne très probant
Sans être un militariste invétéré, permettez-nous de saluer, bien bas, les tactiques déployées par nos chefs d’Etats en uniforme. Ils ont fait montre, pour l’occasion, d’une stratégie savamment élaborée, puissamment cogitée. Un Général, un Colonel et un Capitaine, cela fait de la matière grise habituée, à dresser des plans alambiqués, techniquement infail- libles. C’est une chance qu’en ce moment crucial, quand notre pays se trouve à la croisée des chemins, que nous ayons comme guides des militaires ayant la « tête bien faite » et non des civils avec des « têtes bien pleines » sans la rigueur et la cohérence qu’exige la situation. C’est une question d’opportunité. Il y’a des moments où il faut la poigne ferme et l’esprit tactique d’un militaire et il y’ a des moments où il faut la souplesse et la vision d’un civil. Chaque chose a son heure. Prenez le temps de lire, point par point, toutes les étapes franchies, l’une après l’autre, aussi bien au Mali, qu’au Burkina Faso et au Niger. C’est tout simplement génial d’être parvenu, au stade que l’on sait, sans que les forces contraires aient eu le temps de réagir efficacement, n’ayant rien vu venir. Chapeau les militaires !
Regardez, attentivement, la succession des évènements au Niger, phase après phase. Croyez-vous, une seule seconde, que cela s’est fait au gré du hasard ? Des stratèges étaient à la manœuvre et les résultats étaient à la hauteur de leurs attentes. Et surtout, Dieu merci, sans grand dommage physique pour nos populations.
Et vous-croyez qu’après tout cela quelqu’un se préoccuperait dans l’AES de ce que peuvent dire ou décider les larbins de Macron, au Nigeria, le 10 décembre 2023 ?
Sentier lumineux
A partir des actes, sans ambigüité, que les Etats de l’AES ont posé depuis quelque temps, il est clair qu’ils sont déterminés à s’engager dans une voie, sans possibilité de faire marche arrière, quels que soient les ânonnements du reliquat (ils sont quatre) de la CEDEAO, à Abuja, le 10 décembre prochain. Une voie royale, certes, jonchées de pièges, de chausse-trappes, dressés par des ennemis tapis dans l’ombre, s’ouvre devant eux, un véritable sentier lumineux pour ceux qui ont osé. Ne dit-on pas, qui ne risque rien n’a rien ? Au Sahel, nous avons osé. Nous espérons aussi. Et nous aurons. Avec ou sans la CEDEAO. Mais, d’ores et déjà, comme un avant-gout de la victoire, nous pouvons prononcer, légèrement en avance, l’oraison funèbre du Franc CFA, malgré les gesticulations vaines de Macron et Ouattara.
Si vous ne le voyez pas, ou si vous n’y croyez pas, sachez qu’un rouleau compresseur est en marche pour écraser tout ce qui encombre le sentier lumineux dans lequel se meuvent nos Etats du Sahel.