Sur les politiques, on aura tout entendu : ils seraient beaux parleurs, promettent tout, et plus encore, corrompus, accréditant la thèse du ‘’tous pourris’’ et depuis quelque temps, impuissants. Comment expliquer une telle désaffection des Nigériens à l’égard de la politique ? Et maintenant la question qui fâche : la politique change-t-elle nos vies ? Non, elle serait tant impuissante à changer nos vies qu’à se hisser à hauteur des attentes qu’on projette sur lui. Des attentes qui ont aujourd’hui pour noms : lutte contre la cherté de la vie, insécurité, lutte contre la corruption, impunité et les détournements des deniers publics etc.
Quinze mois après l’accession au pouvoir de Bazoum Mohamed, le constat est accablant : une défaillance dans la gestion de la cité malgré un slogan de campagne emphatique : ‘’Saï Bazoum’’ ! Mais oublions cette promesse extravagante et examinons froidement les choses :
les formations politiques sont devenues des écuries servant juste à faire émerger un champion puis laissent agir la technostructure de l’Etat, en pilotage automatique.
A ce titre, qui dirige donc le Niger aujourd’hui ? Pour beaucoup, Bazoum Mohamed serait un président intérimaire, le vrai pouvoir se trouvant entre les mains de son mentor Mahamadou Issoudou.
Seule certitude, la démocratie dans laquelle le peuple est sensé être maître de son destin, semble ne plus tenir sa promesse au point où ce même peuple doute de l’intérêt de voter. Mais le peuple qui est enfermé à double tour sur lui-même, que veut-il justement ? Nous critiquons vertement la classe politique mais nous nous abstenons de faire la politique et d’aller voter massivement aux élections. Difficile à suivre, ces Nigériens !
Dans ce contexte, changer nos vies s’avère difficile. Et plus encore, à l’heure où, les élites politiques ne pensent qu’à leurs seuls intérêts. On pourrait donc croire à un horizon bouché comme jamais. Prendre sa part dans la vie de la cité, plutôt que de se lamenter sur l’état des choses, pourrait bien nous amener à réviser nos attentes vis-à-vis des politiques. A méditer…