L’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une lamentable combine politicienne. La parole, arme première de toute opposition, semble être de plus en plus réprimée. C’est dans ce contexte que le député Omar Hamidou Tchiana, surnommé “Ladan”, utilise régulièrement Twitter pour critiquer les actions du pouvoir en place. Toutefois, le gouvernement actuel ne semble pas apprécier cette approche et est allé jusqu’à s’opposer à son élection au poste de 6 ème vice-président de l’Assemblée nationale.
Depuis l’avènement de la Renaissance au pouvoir, les opposants politiques sont de plus en plus perçus comme des ennemis. La société nigérienne, autrefois composée de citoyens libres vivant en parfaite symbiose, est en train de se transformer en une société d’ennemis. Nous naviguons vers une société plaçant des intérêts particuliers au-dessus de ceux de la nation. Le sens de l’intérêt général disparaît au fur et à mesure. Les politiciens ont ainsi fini par dévoyer la démocratie, ses principes, ses règles, ses valeurs, ses institutions, bref, ils ont mis le feu à tout ce qu’ils devraient protéger dans un État de droit.
La dégradation de la situation politique est alarmante. Les acteurs politiques doivent agir de toute urgence pour réconcilier les Nigériens et leur redonner espoir. Il est primordial que le pays retrouve le chemin de l’espérance autour d’un projet républicain partagé.
La responsabilité des politiques devant l’histoire sera immense. Ils doivent éviter les erreurs du passé et adopter une approche plus constructive et respectueuse des pratiques démocratiques. Et cela passe nécessairement par l’abandon des manœuvres politiciennes, la promotion du dialogue et du respect mutuel, ainsi que la défense des droits et des libertés fondamentales de tous les citoyens. Le Niger a besoin d’une démocratie solide et inclusive pour relever les nombreux défis du XXIe siècle. Le temps est venu de mettre fin dans ce pays à ce climat malsain, fait de conflits sociaux interminables, d’incompréhensions mutuelles, de haines recuites, de la défiance de chacun à l’égard de tous, de tous à l’égard de chacun, afin d’instaurer un véritable État de droit, où chacun puisse s’épanouir et contribuer au progrès de la nation.