Une mission économique cruciale
L’annonce du déplacement imminent du Premier ministre de transition, Lamine Zeine, vers la Chine n’est pas une coïncidence. En ces temps de crise, le Niger, en quête d’une bouffée d’oxygène, pourrait trouver en la Chine un allié stratégique et salvateur. Face aux difficultés économiques et sociales que subit actuellement notre pays, la question se pose : quels bénéfices Niamey espère-t-il retirer de cette visite auprès de l’Empire du Milieu?
D’abord, sur le plan économique, Lamine Zeine pourrait chercher à obtenir un appui financier direct de la Chine. Face à une crise socio-économique aigüe, exacerbée par les sanctions de la CEDEAO, Niamey doit trouver de nouvelles sources de revenus pour faire face à l’extrême tension de trésorerie qui l’accable. La Chine, reconnue pour son approche pragmatique et son absence de conditionnalité politique dans ses accords financiers, pourrait se révéler un allié précieux, prêt à injecter de la liquidité pour atténuer l’urgence économique.
Ensuite, au niveau de l’infrastructure cruciale de l’oléoduc d’Agadem, le Premier ministre pourrait plaider pour une accélération de sa mise en service. Bien que les tensions entre la CEDEAO et le Niger compliquent la situation, la Chine a tout intérêt à ce que cet oléoduc, géré par la firme chinoise CNPC, devienne opérationnel. Une manœuvre qui donnerait à la junte militaire une bouffée d’oxygène financière indispensable.
Renforcement des liens diplomatiques et développement des compétences
Par ailleurs, Lamine Zeine pourrait chercher à établir ou à renforcer des liens diplomatiques avec la Chine dans l’espoir de contrebalancer les pressions régionales. Un soutien affirmé de la Chine pourrait donner au Niger le poids diplomatique nécessaire pour négocier une levée des sanctions ou, du moins, une atténuation de celles-ci. La Chine, forte de son influence grandissante sur la scène internationale, pourrait servir de médiateur entre le Niger et la CEDEAO.
Enfin, sur le plan des ressources humaines, Lamine Zeine pourrait négocier des accords de formation et d’échange de compétences, essentiels pour le développement des capacités locales et pour renforcer l’autonomie du Niger dans la gestion de ses projets économiques et industriels.
La visite de Zeine en Chine, bien qu’entourée d’incertitudes, s’annonce donc cruciale. Elle pourrait redéfinir la trajectoire du Niger dans ces temps tumultueux. L’avenir dira si cette démarche audacieuse portera ses fruits, mais une chose est sûre : le Niger ne peut plus se permettre d’attendre.