Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 orchestré par le Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), Mohamed Bazoum, ancien président du Niger, demeure confiné avec son épouse dans une aile du palais présidentiel. Une situation de séquestration qui suscite diverses interrogations sur le sort de l’ancien chef d’État et son épouse dans le contexte post-coup d’État au Niger.
Mi-mars, dans une tentative de briser cet isolement, Mohamed Bazoum a adressé à la junte militaire, actuellement dirigée par le général Abdourahamane Tiani, une requête sollicitant l’autorisation de recevoir des visiteurs. Parmi les visiteurs souhaités figurent des membres proches de sa famille : un oncle paternel résidant à Zinder, son frère aîné, ainsi que l’une des sœurs de son épouse. À ce jour, cette demande reste sans réponse, laissant planer un voile d’incertitude quant à l’éventuelle ouverture du CNSP à des concessions humanitaires.
Le sort de Bazoum et de son épouse reste donc en suspens, avec des négociations en cours qui pourraient potentiellement mener à un assouplissement de leurs conditions de détention. La junte avait envisagé début mars le transfert de l’ex-président et de son épouse vers un autre logement au sein du complexe présidentiel, voire leur placement en résidence surveillée à l’extérieur du palais avant le début du Ramadan. Cependant, ces plans ont été avortés, notamment en raison de l’opposition de la junte.
Ce refus du CNSP de modifier les conditions de détention de l’ancien président avant la période symbolique du mois de jeûne, révèle la complexité des enjeux politiques internes au Niger. Il illustre également la précarité de la situation de Bazoum, dont la liberté, même limitée à des visites familiales, reste entravée par les calculs stratégiques de ses détracteurs au pouvoir.
L’avenir immédiat de Mohamed Bazoum et de son épouse reste donc incertain, oscillant entre une détention prolongée et une possible modération dans le traitement qui leur est réservé, sous le poids des pressions internes et peut-être internationales.