Il faut le dire sans détours parce que le mauvais traitement dont sont victimes les Nigériens aujourd’hui est tout simplement choquant. Les consommateurs sont soumis depuis plusieurs jours à de coupures d’électricité liées à de problèmes sur la ligne haute tension en provenance du Nigéria, notre principal poumon énergétique, selon la Nigelec.
Gorou Banda ne nous a pas sortis du noir, alors qu’on a miroité aux habitants de Niamey et des localités périphériques la fin de leur calvaire avec la construction de cette centrale thermique qui a coûté plus de 80 milliards de francs CFA.
Depuis plusieurs jours, les consommateurs se plaignent du manque d’électricité qui a un impact direct grave sur leur bien-être mais aussi sur les activités économiques industrielles comme familiales. Les pertes sont considérables. Mais plus grave encore, ce manque d’électricité a provoqué aussi un manque d’eau.
Au rythme des délestages tournants, l’eau courante est aussi devenue une denrée rare au niveau des robinets domestiques, contraignant les ménages à recourir à l’achat de sachets d’eau pour subvenir à leur besoin quotidien. Ce qui est totalement inadmissible parce que les deux entités en charge des prestations de services sont séparées. La société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN) ne peut pas justifier le manque d’eau au niveau des robinets par les difficultés éprouvées par la Nigelec pour satisfaire sa clientèle.
En aucune façon cette rupture inacceptable de la fourniture d’énergie électrique aux consommateurs ne devrait impacter négativement sur le fonctionnement régulier de la SEEN, qui a d’ailleurs été nationalisée depuis le début de l’année.
Parce qu’il n’y a pas d’électricité du fait d’une panne sur la ligne haute tension en provenance du Nigéria, il faut aussi accepter de souffrir de manque d’eau, alors même que les deux services sont séparés depuis plus de 20 ans. Ça n’a aucun sens !
Cette perturbation de la fourniture d’eau liée au manque d’électricité est très grave. Les proches des morts enterrés, dimanche 11 juin dernier aux cimetières musulmans de Yantala dans la mi-journée, ont enduré ce calvaire. Du fait du manque d’eau aux robinets de la morgue, ils ont dû acheter des sachets d’eau qui sont transvasés dans des eaux pour procéder au bain mortuaire selon un témoignage anonyme qui circule sur les réseaux sociaux. Si cela est avéré, comment admettre une telle situation dans un pays dit majoritairement musulman ? Comment même la morgue peut-elle être confrontée à une telle situation ?
Quelle compréhension les princes qui nous gouvernent aujourd’hui ont-ils de la notion du service public ? Parce qu’ils ont des générateurs électriques de grande puissance à leurs domiciles, ils ont des mini-châteaux d’eau construits aux frais de la princesse, des dignitaires de la Renaissance vont jusqu’à nier la gravité des souffrances endurées actuellement par les populations, du fait de ce manque d’électricité et d’eau qui perdure depuis bientôt une semaine à Niamey’’.
