La décision datée du 28 mars du ministre de l’Intérieur, Mohamed Toumba, de geler les dépenses municipales, sauf les salaires, était le prélude nécessaire à une opération de salubrité publique tant attendue. Face à un panorama de maires, où l’incompétence et la corruption étaient la norme plutôt que l’exception, cette mesure s’imposait avec la force de l’évidence.
Dans leur majorité, ces édiles, loin d’incarner les gardiens de l’intérêt public, se sont mués en prédateurs voraces dévorant sans scrupule le bien commun. Les rapports accablants de l’Inspection Générale de l’Administration Territoriale (IGAT) dépeignent un tableau sinistre, où l’intégrité semble avoir déserté, telle l’eau s’évaporant dans le Sahara ardent.
L’ordonnance du 4 avril 2024, du président du CNSP, le général Tiani, portant dissolution des conseils municipaux des conseils de ville et des conseils régionaux, apparaît non pas comme une mesure administrative, mais comme le tambour de la justice en marche. Elle répond à une demande de justice criante, une soif ardente de transparence et d’équité que clame le peuple nigérien.
Force est de constater que la plupart de ces maires, par leurs actions déshonorantes, ont agi en parasites, s’abreuvant des maigres ressources destinées au développement des collectivités locales. Leur gestion a été marquée par une série de scandales de détournements de fonds et de ventes illicites de parcelles, laissant les citoyens face à des promesses non tenues et à une confiance bafouée.
Ainsi, après leurs limogeages, les maires impliqués dans des malversations, ces sangsues qui ont impitoyablement aspiré les ressources destinées au bien-être des collectivités, doivent répondre de leurs actes devant la justice. Il est du devoir des autorités de faire respecter la loi et d’assurer que chaque acte de corruption, chaque détournement, soit rigoureusement poursuivi et sanctionné.
Il est temps d’exiger une redevabilité totale. Le Niger, sous la conduite du CNSP, doit montrer qu’il n’existe aucune impunité pour ceux qui bafouent l’intérêt commun. Seule une réponse judiciaire ferme et déterminée pourra restaurer la foi du peuple dans ses collectivités locales et dans ceux qui sont censés servir le bien public. Ce n’est qu’à ce prix que notre pays pourra tourner la page de cette sombre période et se réengager sur la voie d’une gouvernance responsable et intègre, où le service du public prime sur les intérêts personnels.