Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a embrassé une responsabilité immense en s’arrogeant le pouvoir et, avec lui, le sort du peuple nigérien tout entier. Leur promesse ? Être le phare dans une mer agitée, un guide fiable vers un avenir meilleur. Or, cette promesse semble aujourd’hui s’effriter, déchirée par les vents de l’incertitude et de l’opacité.
Le CNSP doit comprendre que la promesse est une dette, et une dette envers un peuple n’est pas une trivialité. C’est un serment qui lie indissolublement ses auteurs à leurs bénéficiaires. La transparence n’est pas une option, c’est un devoir. Le peuple, dont l’avenir a été placé entre les mains du CNSP, mérite une clarté totale sur la direction prise par ses dirigeants. Entretenir le mystère ne ferait qu’alimenter les craintes et les spéculations.
L’engagement du CNSP de suivre la voie des aspirations réelles et profondes du peuple est un engagement envers la démocratie, la justice, et la liberté. Mais où sont les preuves tangibles de cet engagement ? Les actions sont les véritables étalons de la vérité, et jusqu’à présent ces actions semblent se perdre dans un brouillard de décisions obscures. Pensez-vous, messieurs, que le peuple ne mérite pas de connaître le cours de son avenir ? Le peuple, ce n’est pas seulement un ensemble de voix lors d’une élection, c’est un partenaire constant dans le voyage d’une nation. Omettre de lui fournir des réponses claires et des orientations précises est un manquement non seulement à votre devoir, mais à l’essence même de la gouvernance démocratique.
L’heure n’est plus aux demi-mesures ni aux réponses évasives. Les interrogations du peuple ne sont pas de simples caprices ; elles sont le cri d’une nation assoiffée de direction et de vérité. Si le CNSP veut vraiment servir le peuple, alors il doit se montrer à la hauteur de cette responsabilité. Il doit parler, non pas en langage codé ou en demi-teintes, mais avec la clarté et l’audace que le moment exige.
La promesse est une dette, et il est temps de la rembourser. Le CNSP doit ouvrir le voile sur ses intentions et actions. Le peuple n’a pas seulement le droit de savoir ; il a le droit d’exiger, et, finalement, le droit de juger. La légitimité d’un gouvernement ne se mesure pas à l’étendue de son pouvoir, mais à la profondeur de sa responsabilité envers ceux qu’il sert. Le CNSP a une occasion en or de démontrer que sa prise de pouvoir n’était pas un simple coup d’Etat, mais le début d’une ère de changement véritable et de gouvernance responsable. Mais pour cela, il doit parler, et parler vrai.