A peine vingt-quatre heures après avoir suspendu la diffusion de RFI et de France 24, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger passe à la vitesse supérieure en ciblant les accords de défense existant entre la France et le Niger.
La dénonciation des accords de défense : un acte fort
C’est dans une déclaration sans équivoque, diffusée lors d’un communiqué télévisé jeudi dernier, que le CNSP a dénoncé « les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec la France ». Cette prise de position rend intenable la situation des 1.500 militaires français stationnés au Niger et constitue un défi direct à l’égard de la France.
Cet acte s’inscrit dans la suite logique du comportement versatile de la France vis-à-vis du CNSP, au pouvoir depuis le coup d’Etat du 26 juillet contre le président Bazoum Mohamed. Ce retrait potentiel des forces françaises a des implications lourdes dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, où le Niger, suite aux retraits du Mali et du Burkina Faso, est devenu un maillon essentiel du dispositif antiterroriste français.
L’arrogance de la France face au nouveau pouvoir
La France, dans une démonstration flagrante d’arrogance coloniale, refuse cependant de respecter cette décision. Le Quai d’Orsay persiste à rappeler que la coopération en matière de défense repose sur des accords conclus avec ce qu’il considère être les seules autorités nigériennes légitimes, ignorant sciemment la nouvelle réalité politique du Niger.
La question de la légitimité
La ministre française de l’Europe et des Affaires Étrangères, Catherine Colonna, semble s’arroger un droit qu’elle ne possède pas. Elle prétend dispenser la légitimité alors que le véritable détenteur de cette légitimité est le peuple nigérien. Il y a deux formes de légitimité : celle acquise par l’élection au suffrage universel direct et celle acquise par le soutien du peuple, qui est permanente. Le CNSP, qui jouit d’un tel soutien populaire, est donc légitime aux yeux d’une majorité écrasante de Nigériens. Ce constat souligne l’approche dépassée et néocoloniale de la France : le gouvernement légitime du Niger n’est pas celui placé par la France aux affaires pour sauvegarder ses intérêts, mais celui que le peuple nigérien a choisi d’installer et de soutenir.
La Rédaction