Les membres aliénés culturels de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, (CEDEAO) qui croient, religieusement, qu’il n’existe qu’une seule voie salutaire pour nos Etats, celle dictée par les intérêts des puissances extérieures, n’ont pas hésité à narguer les Nigériens, et par extension, les autres membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), se gaussant de leur incapacité à tourner le dos à l’Organisation régionale. Que ne fut leur ébahissement en apprenant que ces trois (3) Etats, hier encore snobés, ont ‘’osé’’ prendre leur destin en main, en signifiant à la face du monde, leur retrait ‘‘immédiat’’ de la CEDEAO. Le président de la Commission, l’inénarrable Omar Touray, fait aussitôt dire qu’il n’a reçu aucune notification officielle à cet effet.
Comme si les trois (3) pays en question, en proclamant leur décision sur leurs antennes nationales, prenaient les choses à la légère. Et pour faire bonne mesure, il ajoute que la structure dont il a la charge reste ouverte au dialogue.
Ah, bon ? Après avoir torpillé, sans vergogne, la rencontre du 25 janvier 2024 à Niamey, entre notre pays et son organisation, on serait maintenant disposé à dialoguer ?
De qui se moque-t-on ? Qui, dans cette affaire, revêt les habits d’un plaisantin ? Certainement pas les membres de l’AES qui ont preuves à l’appui, montré toute leur disponibilité à garder le contact avec les larbins du néocolonialisme, qui ont tendance à surestimer leurs forces, ou, ce qui revient au même, à sous-estimer la ferme volonté des Sahéliens à couper le cordon ombilical avec toute forme d’assujettissement qui ne dit pas son nom. C’est maintenant que les (les têtes pensantes) bénies oui oui de la CEDEAO laissent entendre qu’ils sont prêts à assouplir leur position initiale. En le disant, ils s’auto-accusent ainsi d’avoir été excessifs, voire inhumains, antérieurement. C’est déjà un pas vers la vérité. Et une faute avouée, dit-on, est à moitié pardonnée.
Qu’espère la CEDEAO ?
Avant tout, l’organe sous régional moribond espère bloquer toute forme de contamination ou de métastase de ce qu’elle considère comme une déviation néfaste de l’AES. Il faut donc minimiser sa propre part de responsabilité dans le déroulement malheureux des choses. Cette posture ambiguë, risque d’envenimer la situation. Il est sûr et certain que les Etats Sahéliens, signataires de la déclaration enflammée du retrait de la CEDEAO, ne réviseront jamais leur posture tant qu’ils n’auront pas satisfaction sur les plans ci-après. D’abord la reconnaissance publique des excès téléguidés de la CEDEAO, et un engagement, formel et garanti de dédommagement des Etats concernés pour tout ce qu’ils ont endurés injustement. Il n’est pas dit que cela suffira à atténuer l’aigreur des ressortissants des Etats de l’AES qui ont subi un véritable traumatisme. A tout jamais, ou du moins, pour un temps conséquent, le gouffre qui s’est creusé entre nos pays et, d’une façon générale, les Occidentaux, mettra du temps à être comblé.
Un an, c’est long !
Selon les statuts de la CEDEAO, malgré leurs déclarations de retrait « sans délai », le Mali, le Burkina Faso et le Niger, demeurent membres à part entière de ladite structure. Avec des droits et des devoirs comme auparavant. Et cela pendant un an entier. C’est-à-dire que nos Etats vont devoir continuer à payer des cotisations exigibles par l’organisation, malgré le fait que nous soyons suspendus. Pire encore, nous sommes sous sa juridiction, en ce qui concerne les représailles édictées contre nous. C’est le comble de l’absurdité. Tout naturellement, les partants chercheront à porter l’affaire au niveau d’une institution internationale supérieure (Union Africaine ou ONU) pour s’extirper du piège tendu, de longue date, par d’astucieux Assistants techniques, qui pullulaient dans nos administrations au moment de la naissance de la CEDEAO. En un an, il peut se passer beaucoup de choses, notamment, un contre-coup d’Etat militaire, ou une insurrection populaire, dans un des Etat de l’Alliance, ce qui pourrait compromettre, par ricochet, la décision commune des trois (3) Etats. Les rédacteurs des statuts de l’organisation régionale ont misé sur le fait que les populations africaines, étant versatiles, le temps finira par éroder leurs convictions les plus combatives possibles. Ce délai d’un an, pour que soit effectif, le départ des trois (3) rétifs, leur a semblé suffisant, pour faire place à toute sorte de magouilles ourdies dans le dos des patriotes. Plaise à Dieu, qu’il n’en soit pas ainsi !