Quiconque à écouter l’entretien à bâton rompu accordé par le président burkinabè, capitaine Ibrahim Traoré, à Alain Foccart, comprend clairement la dynamique dans laquelle sont installées les trois juntes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Leur décision de retrait de la CEDEAO à travers la déclaration lue solennellement à Niamey par le Colonel major, Abdourahamane Amadou, ministre des Sports et de la Culture et porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), n’est pas prise sur un coup de tête. Elle a été mûrement réfléchie et actée en toute souveraineté, selon le président Traoré, qui a parlé de point de non-retour dans l’entretien.
‘’ Il ne faut pas commettre certaines erreurs (…). Notre itinéraire, c’est un chemin de non-retour. Nous sommes en train de briser les chaînes et c’est pour toujours. Les actes que nous sommes en train de poser, donc plus jamais de CEDEAO’’, a-t-il déclaré.
Il n’y aura pas de rétropédalage par rapport à l’acte qui a été posé par les trois pays. Et ce n’est pas tout, l’abandon prochain du Fcfa est aussi dans le pipeline de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui compte se doter de sa propre monnaie dans sa volonté d’émancipation vis-à-vis des puissances impérialistes.
Outre la monnaie, le capitane Traoré a parlé aussi d’autres surprises. ‘’Des choses vont vous surprendre encore. Il n’y a pas que la monnaie, tout ce qui est liens qui nous maintiennent dans l’esclavage, nous allons les briser’’, a-t-il promis.
Les fondations de l’AES sont posées par les trois juntes militaires qui comptent visiblement construire aussi l’édifice avant de passer le relai aux civils. C’est ce qui transparait dans l’entretien du capitaine Traoré, assumant ses propos au nom des chefs d’Etats des trois pays, qui partagent apparemment la même vision.
Les élections démocratiques pour passer la main aux civils attendront jusqu’au rétablissement total de la sécurité dans les moindres coins et recoins des trois pays durement affectés par le terrorisme durant plus d’une décennie.
La messe est dite. A partir du moment où le retrait sans délai de la CEDEAO est consommé, plus personne ne peut nous dicter ses désidératas.
C’est la substance du message délivré par le capitaine Traoré à la communauté internationale au nom des trois pays de l’AES, à travers l’entretien qu’il a accordé à Alain Foccart.