L’éviction du président Bazoum Mohamed, suivie de promesses ambitieuses d’une transition démocratique par le général Abdourahamane Tiani, a soulevé un vent d’espoir, rapidement assombri par l’inaction et l’incertitude.
Huit mois se sont écoulés depuis cette promesse de transition, et le Niger reste figé, suspendu dans une sorte de vide politique où l’absence de structures de transition concrètes reflète un pouvoir monopolisé par une junte improvisatrice. Tiani, en ne tenant pas sa parole, porte non seulement atteinte aux intérêts du peuple, mais ébranle également les fondements de la confiance publique. Une transition réussie nécessite plus qu’une proclamation ; elle exige un engagement réel et une mise en œuvre effective. Le président du CNSP doit donc honorer ses engagements pour le bien de la nation mais aussi pour maintenir la légitimité fragile de son régime.
Le général Tiani doit saisir cette occasion cruciale pour initier une véritable transition démocratique, en instituant des organes de transition qui définiront le programme et le délai promis. C’est un impératif pour la stabilité et la prospérité futures du pays.
Le maintien du statu quo est de plus en plus intenable. Le CNSP doit reconnaître que chaque jour d’inaction est source de mécontentement croissant et de désillusion du peuple. Les gouvernants actuels doivent faire preuve de vision et de volonté pour passer de gardiens temporaires du pouvoir à des facilitateurs d’un gouvernement plus représentatif. La responsabilité du général Tiani est donc immense : soit il se hisse à la hauteur des attentes en amorçant une transition véritable et inclusive, soit il risque de précipiter le Niger dans un gouffre de désordre et d’instabilité.
Le Niger, à l’instar de nombreuses nations, a connu son lot de bouleversements politiques. Cependant, chaque moment de crise offre également une opportunité de réformes et d’amélioration de la gouvernance. Le général Tiani et le CNSP ont l’occasion de marquer l’histoire, en amorçant une transition qui pourrait jeter les bases d’une démocratie durable. Leur rôle n’est pas de s’accrocher au pouvoir, mais de servir de catalyseurs pour une transition vers un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.