Au lendemain du coup d’État militaire du 26 juillet 2023, l’UEMOA a imposé des sanctions économiques au Niger, privant ainsi le pays d’accès au marché des titres publics alors même que Niamey avait pour objectif de mobiliser 830 milliards FCFA en 2023 pour financer les dépenses publiques et les opérations de trésorerie. Avec la levée des sanctions, le Niger est de retour sur le marché financier de l’UEMOA. L’émission simul- tanée de Bons et Obligations Assimilables du Trésor du Niger de ce 26 avril 2024 a permis à Niamey de lever 457 991 450 000 FCFA. Mais cette dette va permettre de rembourser une autre dette, à peu près équivalente au même montant. Un cercle vicieux, en quelque sorte. Dans le cadre de son retour sur le financier de l’UEMOA, l’État du Niger a initié un processus de règlement des sommes dues au titre de sa dette. Le chrono-gramme de ce processus est le suivant : Paiement, au plus tard le 26 avril 2024, de la moitié des intérêts échus arrêtés au 28 avril 2024 ; Organisation d’une opération spéciale le 26 avril 2024 pour l’apurement du capital dû au 28 avril 2024 ; Paiement, dans un délai maximum de 30 jours après la restructuration du capital dû, de la deuxième moitié des intérêts échus et de l’intégralité des intérêts de retard.
S’agissant spécifiquement de l’opération spéciale du 26 avril 2024, l’État du Niger envisage d’effectuer une émission de titres sur des maturités à court et moyen terme dont les ressources mobilisées serviront prioritairement à l’apurement du capital dû. Le Niger va-t-il regagner la confiance des investisseurs intervenant sur le marché financier de l’UEMOA ? Pour pouvoir résister à la tentation de la dette, le gouvernement doit d’abord améliorer la qualité des dépenses publiques à travers l’augmentation de leur efficience, la redéfinition des dépenses prioritaires et la mise en œuvre d’une politique macroécono-mique saine.