Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) semble avoir adopté une stratégie d’omerta qui, loin de préserver la sérénité nationale, alimente les spéculations et avive les mécontentements. Un silence, tel un rideau de fumée, qui s’épaissit à chaque événement d’envergure, laissant le peuple nigérien dans une quête désespérée de réponses.
L’écho du déplacement de l’ex-président Mahamadou Issoufou au sommet de l’Union Africaine a retenti sur les réseaux sociaux, suscitant curiosité et interrogations. Face à ce buzz, le CNSP est resté étrangement muet. Cette absence de communication n’est pas un fait isolé. Elle forme un schéma récurrent dans la gestion des affaires publiques par le CNSP, un mur infranchissable qui se dresse entre le pouvoir et ses citoyens.
La levée des sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA aurait dû être un moment de réjouissance, une opportunité pour le CNSP de s’exprimer, de rassurer, d’expliciter sa vision pour l’avenir. Pourtant, le silence a prévalu, et plus préoccupant encore, la frontière avec le Bénin demeure fermée. Une décision non expliquée, qui suscite perplexité et frustration. Quel est le message que cherche à transmettre le CNSP par cette rétention d’informations, sinon celui d’une gouvernance énigmatique et désengagée ?
Sur le calendrier électoral de la transition, le CNSP reste tout aussi évasif. Cette réticence à communiquer sur un sujet aussi crucial laisse les Nigériens dans un flou artistique, naviguant à vue dans les eaux troubles d’une transition politique indéfinie. En choisissant de se taire, le CNSP ne fait qu’exacerber l’incertitude, creusant un fossé de défiance entre l’Exécutif et le peuple.
En dire le moins possible pour ne mécontenter personne, telle semble être la stratégie des prétoriens au pouvoir à Niamey. Mais ce mutisme calculé, loin de préserver la quiétude, engendre des tensions et un sentiment d’abandon chez les citoyens. Accuser la France de conspiration ne fait que détourner l’attention des véritables enjeux internes. Le Nigerse trouve ainsi pris au piège d’une diversion massive, un subterfuge qui dissimule mal l’absence de cap clair pour l’avenir du pays.
Les Nigériens méritent la transparence, une communication franche et honnête de la part de leurs dirigeants. Ils ont droit à des réponses, à un dialogue constructif, à une vision claire de leur avenir. Le CNSP, en s’enfermant dans un silence, ne fait qu’éloigner le pays des rivages de la démocratie et de la stabilité. Il est temps de rompre ce silence, de rendre des comptes et de rétablir un lien de confiance avec les citoyens.