Mohamed Bazoum, le président déchu, révèle chaque jour un peu plus le contraste frappant entre ses intérêts personnels et ceux du pays qu’il prétendait servir avec dévouement. Dans une démarche des plus révélatrices, il a choisi de saisir la justice pour assurer la liberté de mouvement de son fils Salem, à ses côtés au palais présidentiel depuis le coup d’État du CNSP du 26 juillet 2023. Si l’instinct paternel est naturel, il est essentiel de se demander si cet instinct est également à l’œuvre lorsqu’il s’agit du bien-être des autres enfants du Niger.
En mettant l’accent sur la situation personnelle de son fils, étudiant en France, cherchant à lui garantir un avenir doré loin de l’instabilité politique au Niger, Bazoum Mohamed soulève une question troublante : est-il véritablement préoccupé par l’avenir des millions d’enfants nigériens, qui, eux, n’ont pas la chance d’avoir un père aussi influent ?
Lorsqu’il cautionne les sanctions économi- ques, financières et commerciales imposées par la CEDEAO au Niger, il condamne sans réserve l’avenir de ces enfants. Alors que ces sanctions dévastent l’économie déjà fragile du pays, plongeant des familles entières dans le désarroi, le président déchu semble plus préoccupé par le sort de son propre fils que par le bien-être collectif de la nation.
En outre, cautionner une intervention armée de la CEDEAO au Niger est une autre décision lourde de conséquences, qui pourrait entraîner la perte de nombreuses vies innocentes, dont celle de jeunes Nigériens sans défense. Est-ce là la vision d’un leader preoccupé par le futur de son pays et de sa jeunesse ou plutôt celle d’un homme désespéré, prêt à tout pour préserver ses propres intérêts ?
L’adage dit que l’on devrait souhaiter pour les enfants des autres ce que l’on souhaite pour les siens. Mais dans le cas de Bazoum, cette maxime est loin de guider son jugement. Cette dichotomie inquiétante pose une question essentielle : le CNSP n’a-t-il pas bien fait de débarrasser le Niger d’un président dont les préoccupations sont si étroitement centrées sur lui-même et sa progéniture, au détriment de tout un peuple ?