Le sort de l’ancien président Mohamed Bazoum et sa libération potentielle restent au cœur des débats et des dissensions internes au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Dès le début du mois de mars, des discussions étaient en cours pour envisager un placement en résidence surveillée à Niamey du président déchu et son épouse, avec le début du Ramadan comme échéance potentielle. Cette opération semblait être sur la bonne voie, mais elle ne s’est finalement pas concrétisée, révélant les fractures au sein du CNSP.
Parmi les membres du CNSP, seuls quelques-uns, dont le général Mohamed Toumba, ministre d’Etat de l’Intérieur, se seraient montrés favorables à cette initiative. En revanche, le général Abdourahamane Tchiani, président du CNSP et chef de l’État, qui avait initialement donné son accord, a par la suite choisi de temporiser. Cette hésitation souligne-t-elle les divergences de vues au sein de la junte ?
Les rumeurs dans les coulisses politiques du CNSP attribuent ces atermoiements à l’influence de l’ancien président Mahamadou Issoufou, et proche du général Tchiani. La situation de Mohamed Bazoum, retenu depuis le 26 juillet 2023 dans l’enceinte du palais présidentiel, continue de diviser, certains craignant même, bien que de manière très improbable, une évasion.
La levée des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fin février n’a pas simplifié les choses, laissant la libération totale de Mohamed Bazoum dans un flou. Son fils, Salem Bazoum, a cependant été transféré à Lomé, au Togo, en janvier.
Ce tableau politique illustre les complexités et les défis des transitions de pouvoir dans des contextes où les structures politiques et militaires sont étroitement entrelacées. La présence et l’influence de l’ancien président Mahamadou Issoufou, témoigne de la persistance de réseaux de pouvoir qui transcendent les changements de régime. L’indécision concernant le sort de l’ex-président Mohamed Bazoum, en particulier dans le contexte de pression régionale et internationale, dénote que la junte est une mosaïque d’intérêts et de visions divergentes.