Les déclarations contestables et trompeuses du Premier ministre soulèvent de vives inquiétudes quant à la transparence et l’accès à l’information pour les citoyens. Symbole de cette dérive, il est désormais clair que les ministres de la République semblent être davantage au service d’eux-mêmes qu’au service du public.
L’opacité qui entoure les communications en conseil des ministres sur les marchés publics est un exemple frappant de cette inversion de mission. Interpellé samedi lors d’une séance de questions d’actualité à l’Assemblée nationale, Ouhoumoudou Mahamadou a affirmé que les communications en conseil des ministres sur les marchés publics ne sont pas destinées au public. Cette déclaration a soulevé un tollé, tant elle est en contradiction avec les principes démocratiques de transparence et d’accès à l’information. Il est important de rappeler que les marchés publics concernent l’ensemble des citoyens, car ils impliquent l’utilisation de fonds publics. A ce titre, leur attribution et leur gestion devraient être transparentes et leur communication accessible au peuple qui a le droit de savoir comment sont dépensés les deniers publics et partant, surveiller l’action gouvernementale. La surveillance citoyenne est un moyen efficace de lutte contre la corruption et de garantir une gestion saine des finances publiques. De plus, elle favorise l’implication des citoyens dans la vie politique, leur confère le sentiment d’appartenance à la nation et renforce la confiance entre les citoyens et les institutions démocratiques. Le refus du Premier ministre d’ouvrir ces communications aux citoyens est donc une grave entrave à des exigences démocratiques fondamentales dans un Etat de droit. Cette attitude met en péril leur droit à l’information et les empêche de jouer pleinement leur rôle de gardiens de l’intérêt public. Face à cette situation, il est essentiel que les citoyens, les médias et la société civile s’unissent pour défendre l’accès à l’information et la transparence dans la gestion des affaires publiques. Des actions concrètes doivent être entreprises pour garantir que les institutions démocratiques soient réellement au service du peuple et non des intérêts personnels de quelques-uns. Il est temps pour l’Exécutif de prendre des mesures pour rétablir la confiance et la transparence dans la gestion des marchés publics. Cela passe notamment par la mise en place d’un processus d’attribution ouvert et compétitif, de contrôle efficace, de l’ouverture des communications en conseil des ministres sur les marchés publics au public, etc. Ouhoumoudou Mahamadou doit donc prendre en compte les inquiétudes soulevées par sa déclaration controversée et agir en conséquence pour protéger les intérêts des citoyens.