Au cours de ces dernières années, la Chine et la Turquie ont considérablement renforcé leur présence au Niger, que ce soit en termes de commerce, d’investissements ou de coopération. Les deux pays ont adopté des approches très différentes dans leur relation avec notre pays, mais ont tous deux accru leur influence économique et politique au Niger, au point où l’on peut légitimement se demander s’ils ne chercheraient pas à faire main basse sur nos richesses.
Depuis le début des années 2000, la Chine a investi massivement au Niger, en particulier dans les infrastructures et l’énergie avec la construction de la raffinerie de Zinder et celle en cours du pipeline pour exporter le brut d’Agadem via Cotonou. Des contrats qui sont opaques. On sait seulement que l’Etat du Niger a accepté de payer sa dette en ressources naturelles. Des projets livrés clés en main dont l’Etat du Niger ne maîtrise rien : ni la conception, ni le suivi, ni la maintenance, ni les coûts et la qualité. Et au final, on perd en savoir-faire. Des projets qui génèrent certes des gains à court terme, mais entraînant des coûts importants à long terme.
La Turquie, quant à elle, a commencé à se rapprocher du Niger à partir du second mandat de Mahamadou Issoufou, à l’occasion de la tenue du sommet de l’UA sur la Zeclaf à Niamey. Depuis, les sociétés turques ont obtenu d’importants contrats au Niger dans les domaines des infrastructures, ainsi que de l’armement. Cependant, les conditions d’attribution de ces marchés ont totalement manqué de transparence.
C’est dire que la présence chinoise et turque au Niger n’est pas sans controverse. De nombreux Nigériens critiquent encore la nature de nos relations économiques avec ces pays, arguant qu’elles ne bénéficient pas suffisamment aux populations locales et qu’elles encouragent aussi la corruption et la mal gouvernance.
C’est pourquoi un effort collectif impliquant la société civile, les médias et les institutions démocratiques doit être fait et un appel à la vigilance lancé à l’endroit des Nigériens qui ne semblent pas s’intéresser au sujet par inconscience ou par indifférence, afin de garantir la transparence dans les relations entre ces nouveaux prédateurs et le Niger et surtout veiller à ce que ce partenariat soit équilibré.