La dernière visite du président de la République du Niger, Bazoum Mohamed, dans la région de Tahoua nécessite une sérieuse réflexion. Certes, l’inauguration d’une cimenterie à Badaguichiri et le lancement de multiples tronçons routiers ne sont pas des actions à sous-estimer. Le développement des infrastructures est un facteur primordial pour stimuler l’économie et favoriser les interactions sociales et commerciales.
Néanmoins, cette concentration presque obsessionnelle sur le développement d’infrastructures, au détriment des défis les plus urgents et cruciaux qui rongent le pays, suscite un malaise.
Bazoum Mohamed semble se complaire dans un faste inaugural qui contraste avec la réalité de nombreux Nigériens. Alors que le peuple est confronté à des problèmes concrets et immédiats tels que l’insécurité, la cherté de la vie, et la détérioration des secteurs de l’éducation et de la santé etc, le président opte pour la construction de routes. Il est légitime de se demander si ces routes mènent à des écoles plus performantes, à des hôpitaux mieux équipés ou à une vie plus abordable pour les Nigériens. Malheureusement, ce n’est pas le cas.
Il est indéniable que le rôle d’un président est de proposer une vision d’avenir, de donner des perspectives et des objectifs clairs à atteindre. Il doit incarner l’espérance et la détermination de toute une nation. Or, Bazoum Mohamed semble plus préoccupé par l’érection d’infrastructures, sous forme de routes qu’à l’amélioration du quotidien des Nigériens.
L’autosatisfaction du chef de l’État n’est pas seulement mal placée, elle est également mal venue. Les routes, même les plus sophistiquées, ne peuvent apaiser les souffrances d’un peuple en proie à la faim, à la pauvreté et à l’insécurité. Elles ne peuvent compenser une éducation de qualité médiocre ou un système de santé défaillant.
Les Nigériens méritent mieux qu’un président qui inaugure des infrastructures pendant que son pays souffre. Ils méritent un leader qui comprend leurs besoins, qui comprend que le Niger est un pays où tout est urgence, où chaque décision a des répercussions immédiates et souvent tragiques sur la vie des gens. En conséquence, il est impératif que Bazoum Mohamed redéfinisse ses priorités, écoutant et répondant efficacement aux besoins criants du peuple.
La Rédaction