L’impérialisme américain englobe quasiment tous les domaines : l’économie, la politique, la diplomatie, l’idéologie et même la culture. Pour nombre d’observateurs, l’Oncle Sam a une responsabilité prépondérante dans toutes les crises qui secouent le monde en ce moment. Du terrorisme aux instabilités politiques en passant par les turbulences économiques et financières, Washington est constamment pointé du doigt. L’accusation est peut-être un peu exagérée, mais il est évident que l’Amérique est à la base de pas mal de chaos à travers le monde. « On ne peut ici dresser l’inventaire des interventions américaines ouvertes ou déguisées contre toute velléité d’émancipation des peuples du tiers-monde au cours de la guerre froide : en 1953 en Iran, en 1954 au Guatemala, en 1958 au Liban. En 1964, ils parrainèrent un coup d’État au Brésil, qui mit en place une dictature militaire pour vingt ans.
En 1965, ils soutinrent en Indonésie un coup d’État anticommuniste qui fit 500.000 à un million de morts. En 1965 encore, ils envoyèrent les marines en République dominicaine installer un régime conservateur, contre un soulèvement populaire. En 1973, ils aidèrent le général Pinochet à renverser le régime de Salvador Allende (…) », écrit l’Organisation communiste Lutte Ouvrière. Mais n’y a pas que l’Oncle Sam qui abuse de sa puissance. De l’invasion de l’Irak à la destitution de Mouammar Kadhafi en passant par l’intervention en Syrie et en Afghanistan, certains pays d’Europe ont ouvertement prêté main forte aux États-Unis dans leur visée hégémonique. Ces décennies-ci, l’Amérique et l’Europe sont en perte de vitesse dans bien de domaines. La gouvernance mondiale n’est plus entre les seules mains de l’Occident et l’Oncle Sam. Le monde n’est plus unipolaire en atteste la percée des BRICS que sont le Brésil, la Chine, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud. La guerre en Ukraine a considérablement accentué la menace sur la prééminence du dollar dans les échanges commerciaux. D’après certains économistes, viendra le temps où le billet vert perdra sa place de monnaie de réserve internationale dominante. « Il n’est pas d’hégémonie éternelle », dit-on.