Les Nigériens de la diaspora en âge de voter se sont rendus, ce dimanche 18 juin 2023, pour désigner les cinq (5) députés qui vont les représenter à l’Assemblée Nationale. Durant la campagne électorale, des éléments sonores sur de suspicions de tentatives de fraudes et d’achat de conscience ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux. Le jour du scrutin, d’autres nouveaux éléments ont encore circulé pour confirmer lesdites craintes présumées.
Un diplomate partisan
Durant la campagne électorale, une vidéo a montré l’Ambassadeur du Niger au Cameroun prendre le micro pour s’adresser à des Nigériens résidant dans ce pays.
Il n’y aura rien à redire de grave à ce qu’il prenne la parole si c’est pour appeler à promouvoir la paix, l’unité et la fraternité entre les ressortissants d’un même pays durant la campagne. Non ! Notre diplomate a enfilé son boubou de militant pour battre aussi campagne au profit de son parti.
Il exhorté, sans aucune pudeur, les personnes rassemblées à l’occasion du meeting de campagne à voter pour les candidats du PNDS-Tarayya. Entre autres arguments qu’il a avancés pour lancer sa consigne de vote, il a déclaré en substance que c’est grâce à l’avènement du PNDS-Tarayya au pouvoir que le Niger dispose aujourd’hui d’une représentation diplomatique en bonne et due forme au Cameroun pour gérer localement leurs problèmes.
Le devoir de réserve, la neutralité, la discrétion absolue, etc., constituent les principes cardinaux que doit observer tout diplomate professionnel, en tout temps et en toute circonstance.
Sortir publiquement dans un contexte de campagne électorale pour tenter d’influencer le vote de ses concitoyens dans une élection de la diaspora est proprement inadmissible de la part d’un Ambassadeur.
N’est-il pas nommé à ce poste au nom de tous les Nigériens vivant au Cameroun, sans distinction de coloration politique ou d’autres considérations subjectives ? Visiblement non !
Mais cette situation n’est pas surprenante avec ce régime de la Renaissance qui tient les commandes de l’Etat depuis de plus 12 ans aujourd’hui. L’Ambassadeur a oublié son devoir pour se mettre au service de son parti. A travers son comportement, il a clairement exprimé sa volonté d’influencer directement le vote de nos concitoyens au Cameroun à l’occasion de ces législatives de la diaspora. N’en déplaise aux concitoyens vivant au Cameroun qui ne sont pas du même bord politique que lui. C’est un acte très grave qui doit être souligné dans le rapport de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur ces élections. Tout comme dans celui du Conseil supérieur de la Communication (CSC).
Pour sûr, le comportement du diplomate tend à créditer les intentions qui sont prêtées au PNDS- Tarayya de vouloir gagner ces élections par une fraude massive et l’achat de conscience.
La main dans le sac ?
Certains audios et vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux, émanant pour certains de responsables du PNDS, ont parlé des stratégies qui sont envisagées pour procéder à une fraude massive.
Entre autres stratégies envisagées, il était question de la récupération des cartes d’électeurs non retirées au niveau des centres pour les remettre dans le circuit.
Nous avons écouté un audio rapportant les instructions d’un responsable du parti rose lors d’un meeting en Côte d’Ivoire, demandant aux militants de se mouiller surtout le maillot pour la récupération des cartes non retirées. Car selon lui, c’est la seule option qui vaille pour espérer gagner les élections.
Nous avons aussi écouté le vocal du responsable d’un parti allié du PNDS-Tarayya qui exhortait leurs militants de la diaspora à ne pas succomber à la tentation de l’argent dont compte se servir leur principal allié pour faire le plein de voix.
Ces inquiétudes ne sont pas totalement infondées, si la vidéo circulant sur les réseaux sur le déroulement des élections au Ghana, plus précisément à Accra, est certifiée. Il s’agit d’une vidéo montrant un militant présumé du PNDS-Tarayya, qui serait pris en flagrant délit de fraude, au niveau d’un centre de vote.
Alerté par rapport à la manœuvre, la police locale est venue le cueillir. Sur la base de ce seul exemple, il est difficile de se faire une idée approximative du nombre d’actes frauduleux présumés qui ont émaillé ces élections législatives de la diaspora. Pour un cas révélé, combien d’autres existent-ils ?
Sous le règne de la Renaissance, la fraude électorale s’exporte même à l’étranger ?