L’exploitation des tricycles motorisés dans la ville de Niamey représente une opportunité d’emploi pour les jeunes, mais aussi une préoccupation de sécurité routière. En effet, depuis leur apparition dans la capitale, ces tricycles motorisés ne cessent d’occasionner de nombreux accidents de circulation en s’adonnant à toutes sortes de transport : transport de personnes, auquel ils ne sont pas adaptés, transport de marchandises… La plupart des conducteurs de ces tricycles sont des jeunes qui ne disposent pas du permis de conduire, qui font preuve d’imprudence et qui ignorent le code de la route.
Pour prévenir ces accidents, les autorités de la Ville de Niamey ont par arrêté n° 0062 du 07 mars 2023 interdit, sur l’ensemble de la capitale, le transport des personnes par les véhicules et engins de transport de marchandises. Les tricycles et les véhicules communément appelés « Dogon Baro » sont concernés par cet arrêté. Bien que les contrevenants s’exposassent à des sanctions prévues par les textes en vigueur, cette interdiction n’a jamais été respectée. Aussi, les autorités de la Ville de Niamey ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ce samedi 13 mai, une opération coup de poing conjointe police, garde nationale et gendarmerie a été menée dans la capitale. Elle a permis d’immobiliser 53 tricycles, parqués dans l’enceinte du garage municipal, et d’interpeller 52 conducteurs de ces tricycles, déposés dans plusieurs commissariats de police.
La circulation de ces tricycles doit être réglementée sans faiblesse. Il y va de la sécurité dans la circulation routière. Une réglementation rendue nécessaire aussi par la concurrence déloyale que ces tricycles font aux transporteurs tels que les taxis urbains et autres ‘’Faba-faba’’. Les autorités municipales devraient songer, par exemple, à un assujettissement de ces tricycles à un numéro d’identification relatif uniquement au transport de marchandises. Une chose qui pourrait rapporter de substantielles taxes à la municipalité de Niamey. Au Bénin, par exemple, suite aux nombreux cas d’accidents occasionnés par les tricycles dans la commune de Dogbo, l’autorité communale, à travers un arrêté du 28 janvier 2022, a interdit le transport des personnes par des tricycles ainsi que leur circulation dans la ville après 19 heures. Pour le cas spécifique de la Ville de Niamey qui connait un sérieux problème de transport interurbain, surtout pendant la saison des pluies, la municipalité centrale devrait songer aussi à mettre en circulation des bus pour soulager la souffrance de la population vivant dans la périphérie de la capitale.