Le Niger a reçu une partie de l’armement commandé auprès de la Turquie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Cet arsenal est composé de drones militaires TB-2 produits par Baykar Makina, l’entreprise turque dirigée par Selçuk Bayraktar, gendre du président Recep Tayyip Erdogan, qui sont particulièrement attractifs pour de nombreux pays africains à la recherche de matériel éprouvé et relativement bon marché. Ces machines bourrées de capteurs, utilisées à grande échelle et selon des modes opératoires nouveaux, jouent désormais un rôle central dans les conflits. Et le modèle turc Bayraktar-TB2 a notamment été utilisé en Syrie, en Libye et en Azerbaïdjan, et leur supériorité technologique a permis de faire basculer les rapports de force.
Les six (6) drones turcs – TB2 reçus par l’armée nigérienne vont-ils permettre de retourner la situation en sa faveur dans le conflit avec les groupes armés djihadistes qui écument le Sahel et sèment mort et désolation dans les rangs des militaires et des populations civiles ?
S’il est vrai qu’il faut s’armer pour affaiblir militairement les groupes djihadistes existants, le tout-sécuritaire dans la lutte antiterroriste a montré ses limites. En effet, c’est la priorité donnée à la solution militaire qui a conduit à l’enlisement du conflit au Sahel en général et au Niger en particulier.
Il est aujourd’hui unanimement admis que la réponse militaire à la menace jihadiste ne suffit pas. Même les militaires le savent. Une partie de la solution passe aussi et surtout par un examen sans complaisance du fonctionnement de l’Etat, d’un Etat qui fonctionne bien, qui rend la justice, qui honore son contrat social avec les citoyens. Bazoum Mohamed serait-il en mesure d’impulser une telle révolution stratégique ? Il est permis d’en douter au regard de de son manque de vision et de sa gestion erratique de l’Etat depuis son élection à la magistrature suprême du pays. n
La Rédaction