Une fois n’est pas coutume, permettez-nous de faire une publicité incidente à l’émission « Presse plus » de la télévision Bonférey. Bounty Diallo, un des participants à ces débats hebdomadaires de la chaîne, a clamé d’un ton docte, qu’en aucun cas, aussi bien du point de vue malien, que du point de vue français, il ne saurait y avoir une collaboration et une mixité des efforts militaires dans le but d’éradiquer le terrorisme dans la zone des « trois frontières ».
Son argumentation parait solide puisque les Maliens ont décliné il y a peu de temps (peut-être à leur corps défendant) tout appui des troupes militaires de l’Hexagone. Or, il se trouve que le Niger a jugé opportun qu’une synergie soit créée entre les forces nigériennes et maliennes, toujours pour le même objectif. Ce qui, tout compte fait, relève du simple bon sens. Comment alors concevoir que des troupes nigériennes coexistant de facto, avec les forces françaises, puissent prendre part à des actions impliquant le Mali ? Nous nous trouvons là, face à une vraie quadrature du cercle.
Couper la poire en deux
Selon notre impétueux mais intellectuellement honnête débateur Bounty, il faudrait, pour ne pas froisser la susceptibilité des Maliens, que les forces françaises se retirassent de la région concernée ; pour se positionner éventuellement à Tahoua ou à Maradi. Il va sans dire, qu’un pays comme la France, avec toute la charge émotionnelle de ses rapports séculaires avec les pays formant naguère sa chasse gardée –disons, pour employer un euphémisme, son pré carré- ne saurait se plier à ces genres de contraintes, qui ne sont pour elle que des excentricités immatures. La situation parait sans issue. Du moins si l’on tient à la collaboration étroite entre le Niger et le Mali sur le plan militaire.
Le hasard et la nécessité
Soyez convaincus qu’il n y a jamais de hasard, mais simplement la nécessité. Sachez aussi que comprendre (comprendre, c’est prendre ensemble tous les éléments disponibles et les relier entre eux), c’est entrevoir tous les liens au-delà de l’espace et du temps. Alassane Dramane Ouattara, l’Alter Ego d’Emanuel Macron qui fait un don de deux milliards (2 000 000 000 de FCA) de matériels militaires, juste en ce moment précis, aux putschistes du Burkina Faso, est-ce un hasard ou une nécessité ? Le journaliste français Olivier Dubois, libéré à Gao, juste après la visite de travail au Mali du Chef d’Etat-major général des FAN, est-ce un hasard ou une nécessité ? Malgré toutes sortes de supputations que l’on peut capter sur les réseaux sociaux, il est indéniable que rien n’est dû au hasard et que tout procède de la nécessité, dont très peu de gens ont la clé de lecture. Malheureusement, nous n’avons pas cette grille de décryptage. Espérons seulement qu’il en sortira quelque chose de bénéfique pour tous les acteurs mis en présence. Nolens, volens…