Ce dimanche 24 septembre, Emmanuel Macron a annoncé de façon solennelle et résignée sur TF1 et France 2, le retour à Paris de l’ambassadeur français à Niamey Sylvain Itté et le retrait des 1.500 soldats déployés au Niger pour la lutte antiterroriste. Cette décision intervient deux mois après le coup d’Etat militaire du CNSP du 26 juillet 2023, après les condamnations retentissantes très fermes de Paris à l’égard des putschistes, les injonctions à libérer en vain le président déchu Bazoum Mohamed, les sommets en urgence de la CEDEAO, les déclarations tonitruantes en illégitimité de la France etc, etc,. Tout ceci pour aboutir à quoi ? La reddition d’Emmanuel Macron. Ce n’est pas la débandade américaine en Afghanistan en 2021, mais ça reste une terrible humiliation pour la France qui résonne bien au-delà des dunes de sable du Sahel. La junte ayant compris que la France n’était pas prête à aller jusqu’au bout, c’est-à-dire, n’avait ni la détermination, ni la volonté d’intervenir militairement au Niger. Et que dire des alliés de Paris, Européens et Américains, qui se sont dérobés, privilégiant le silence et le détournement du regard, laissant ainsi la France isolée et désemparée face à ses contradictions ?
La réponse du CNSP ne s’est pas fait attendre. Son communiqué lu à la télévision nationale, empreint de triomphalisme, proclame « une nouvelle étape vers la souveraineté du Niger ». « C’est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien », a déclaré le CNSP, lançant un avertissement glacial : « Toute personne, toute institution ou structure dont la présence menace les intérêts et les projections de notre pays devront quitter la terre de nos ancêtres, qu’ils le veuillent ou non ». Ce texte, aussi fier que provocateur, a été reçu à Niamey avec des cris de victoire, signe manifeste d’une défaite de la France vue comme l’ancien colonisateur.
Après les opérations Barkhane au Mali et la task-force Sabre au Burkina Faso, c’est donc un troisième revers, peut-être le plus cinglant, pour le chef de l’État français en Afrique.