Le Conseil national pour la sauvegarde de patrie (CNSP), l’organe politique créé par la junte militaire qui a renversé le 26 juillet 2023 le régime du président Bazoum Mohamed, a sollicité la persévérance du soutien spontané apporté par les populations nigériennes à son action visant la sauvegarde de notre patrie.
Cet appel du CNSP n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. De cette date mémorable à ce jour, le soutien populaire des Nigériens à l’armée ne faiblit pas, en dépit des effets pervers des sanctions illégales et criminelles de la CEDEAO qui affectent durement le quotidien des populations à la base.
Des manifestations pacifiques de rue et déclarations de soutien au Général Tiani Abdourahamane et ses compagnons d’armes sont enregistrées chaque jour dans des villes, villages et même des hameaux du pays. A cela viennent s’ajouter des prêches et prières collectives organisés quotidiennement dans les lieux de culte pour contrecarrer les menaces d’agression armée proférées par la CEDEAO et la France contre notre pays pour libérer Bazoum et le rétablir dans son fauteuil présidentiel.
C’est la preuve patente de l’adhésion sans faille des Nigériens à l’action de leurs Forces de Défense et de Sécurité (FDS), qui est accueillie comme une véritable délivrance du Niger et son peuple des mains d’un régime civil illégitime et corrompu, à la solde de certaines puissances occidentales, la France en tête.
Les Nigériens des villes et des campagnes ont décidé de s’inspirer de l’exemple des peuples maliens, burkinabè et guinéens pour s’affranchir totalement du joug de la France, se mobilisant contre vents et marées -comme un seul homme – derrière leurs soldats libérateurs.
Le colonel Assimi Goïta et le capitaine Ibrahim Traoré
Un engagement populaire soutenu pour l’accession de leurs pays respectifs à la véritable souveraineté qui a porté ses fruits, les deux pays ayant désormais échappé au contrôle de l’ex-puissance colonisatrice.
Les populations nigériennes sont aussi dans cette vive dynamique à travers les gigantesques manifestations pacifiques de rue qui ont cours ces jours-ci dans le pays pour exiger le départ sans de l’armée française autorisée à s’installer illégalement sur notre territoire par le régime déchu des Renaissants.
Une requête formulée par la junte après la dénonciation de tous les accords militaires liant la France et notre pays et dont la majorité a été signée sous le règne de l’ancien président Issoufou Mahamadou.
Un délai d’un mois a été donné le 3 août 2023 aux forces françaises pour commencer à quitter notre sol, à compter du 4 septembre prochain, rappelle-t-on.
Comment dans une telle rupture totale de confiance, la France peut-elle se permettre de violer jusqu’à deux reprises notre espace aérien pour faire même atterrir des aéronefs dans nos aéroports, faisant royalement fi de la décision de fermeture de celui-ci par la junte jusqu’à nouvel ordre en vue de parer à toute agression surprise de notre pays par des forces étrangères avec les menaces d’intervention armée de la CEDEAO, qui sont toujours suspendues sur nos têtes ?
Cette attitude inqualifiable de la France vis-à-vis des nouvelles autorités militaires de notre pays, qui dit d’ailleurs ne plus reconnaître leur dénonciation des accords de coopération liant les deux pays dans le domaine, a exacerbé ces jours-ci la colère des Nigériens contre la présence des soldats français au Niger.
La base aérienne 101, lieu de convergence
Depuis plus d’une dizaine de jours, les soldats français de la base aérienne 101 de Niamey vivent totalement reclus. Ils l’étaient déjà dès l’annonce officielle du renversement du président Bazoum par l’armée, à travers le dispositif de sécurité que cette dernière a mis en place pour éviter tout coup tordu de la France à partir de cette base militaire.
Mais cette réclusion s’est renforcée avec la décision des populations de Niamey de prendre elles-mêmes les choses en main, en organisant régulièrement des manifestations de rue au niveau du Rond-Point escadrille pour exiger le départ sans délai des militaires français stationnés dans cette base.
Rien que ce dimanche 20 août 2023 – parallèlement à l’impressionnante mobilisation populaire de soutien à la junte à la place de Concertation- ils étaient encore des milliers de manifestants de tous sexes et de tous âges à se masser au niveau du Rond-Point escadrille pour protester contre la présence militaire française.
Samedi 19 août 2023, c’est à dire la veille, plusieurs dizaines de milliers de femmes s’étaient retrouvées à la même place dans la matinée pour formuler la même exigence de départ des militaires français.
‘’Nous nous sommes mobilisées ce matin ici pour montrer à l’armée française notre détermination à le faire partir de notre pays où elle s’est installée illégalement et refuse aujourd’hui de partir, malgré l’injonction qui lui a été faite dans ce sens par nos nouvelles autorités militaires’’, a déclaré Naomi Binta Stansly de l’ONG Tedhelte-Niger et membre du conseil d’administration du Rotab.
‘’La force Barkhane est sur notre territoire sur la base d’une simple légère modification de la Déclaration de politique générale du Premier ministre approuvée par l’Assemblée nationale, qui n’est pas un accord militaire en bonne et due forme. Nous allons continuer à nous mobiliser tous les jours s’il le faut pour la forcer à partir de chez nous ; nous n’avons plus besoin d’elle’’, a martelé Naomi.
Aucun débordement violent des manifestants en colère n’a été enregistré jusqu’ici, Dieu merci, grâce au déploiement systématique des forces de l’ordre sur le terrain pour empêcher toute tentative de pénétration dans la base aérienne française, qui aura inévitablement des conséquences dramatiques. Vivement que cette situation s’observe jusqu’au 4 septembre prochain, date butoir accordée à la France pour commencer les opérations de retrait de ses troupes de notre pays.