Le syndicat des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’a vraiment aucun respect vis-à-vis du Niger et son peuple. Il prend notre pays pour un territoire colonial de la France où il peut tout se permettre sur instructions de cette dernière.
Le régime du président Bazoum Mohamed est renversé le 26 juillet 2003 par sa propre garde de sécurité. Ce qui a surpris tout le monde. Aussitôt au courant de la tentative de coup d’Etat en cours au Niger, la CEDEAO a convoqué un sommet extraordinaire, dimanche 30 juillet 2023, pour décider des mesures à prendre en vue de contraindre les putschistes à renoncer à leur intention de prendre le pouvoir. La veille, samedi 29 juillet, le président français Macron convoque un Conseil de défense sur le Niger à Paris pour décider de la conduite à tenir face à des événements qui se déroulent dans notre pays. Fait inédit !
Sans aucune forme de procès, les chefs d’Etat de la CEDEAO prennent une batterie de sanctions drastiques contre le Niger et dépêche immédiatement le fils Deby à Niamey pour la transmission à la junte des décisions prises à l’issue de leur rencontre. Ces sanctions sont assorties d’un ultimatum d’une semaine à la junte pour libérer le président Bazoum qui est présenté comme ‘’un otage’’ par la CEDEAO et le rétablir dans ses fonctions.
Faute de quoi, une force militaire de l’organisation communautaire entrera en action pour le libérer, même si cela doit se traduire par un bain de sang. La menace n’a pas prospéré, la junte est restée imperturbable face aux différentes menaces de la CEDEAO avec le soutien indéfectible du peuple.
Le pétard mouillé de la CEDEAO n’ayant pas explosé à l’expiration du délai de l’ultimatum ; l’Union Africaine (UA) qui a donné, elle, un ultimatum de deux semaines à la junte pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions, s’est abstenue de continuer d’agiter sa menace, par crainte d’être aussi exposée aux critiques véhémentes de l’opinion africaine.
C’est dans ce contexte qu’une mission tripartite (CEDEAO, UA, ONU) devrait arriver, ce mardi 8 août à Niamey, pour prendre langue avec le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte militaire, en vue d’une sortie pacifique de crise.
Le CNSP, par le truchement du ministère des Affaires étrangères, a notifié à la mission tripartite l’inopportunité de son arrivée à Niamey, invoquant ‘’le contexte actuel de colère et de révolte des populations suite aux sanctions imposées par la CEDEAO’’ au Niger. Ce qui ne permet pas ‘’d’accueillir la délégation dans la sérénité et la sécurité requise’’, lit-on dans la correspondance adressée à la présente résidente de la CEDEAO au Niger.
‘’Au regard de ce qui précède et de la nécessité de convenir au préalable avec les autorités nigériennes des dates, contours et programmes desdites visites, le report de la mission annoncée le 8 août 2023 à Niamey s’avère nécessaire. Tout comme la révision de certains aspects du programme, dont les rencontres avec certaines personnalités qui ne peuvent avoir lieu pour des raisons évidentes de sécurité, dans cette atmosphère d’agression contre le Niger’’, souligne la correspondance.
Les détails soulignés dans ce paragraphe visent à faire comprendre à la CEDEAO que le Niger n’est plus d’accord qu’on lui impose quoi que ce soit de nature à remettre en cause sa souveraineté. La CEDEAO est libre de prendre des sanctions à son encontre, mais elle doit désormais comprendre et admettre qu’il n’est plus dans cette posture soumission à ses désidératas.
Si nous en sommes arrivés là, c’est tout simplement à cause des actes irréfléchis posés par l’organisation communautaire lors de son sommet du 30 juillet 2023. La tentative d’isolement du Niger n’a pas réussi, le Burkina Faso, la Guinée Conakry et le Mali ayant systématiquement manifesté leur élan de solidarité vis-à-vis de Niamey aussitôt les sanctions et menaces de la CEDEAO prononcées.
La crainte pour la CEDEAO, qui est manipulée par la France, c’est de voir le Niger aussi prendre progressivement ses distances vis-à-vis l’organisation, comme c’est le cas des trois pays dirigés aussi par des juntes militaires. La tendance est en tout cas en train de se dessiner avec la redynamisation de la coopération multiforme entre les quatre (4) pays de l’espace communautaire dirigés par des soldats’’.