La récente décision du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) d’abroger la loi N° 2015-36 du 26 Mai 2015 criminalisant le trafic de migrants a provoqué une réaction outrancièrement alarmiste et égoïste de la part de l’Union Européenne, en particulier de la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. Celle-ci s’est dite « très préoccupée », craignant une hausse des décès de migrants dans le désert et un accroissement des traversées vers l’Europe. Cette position révèle l’hypocrisie et l’égocentrisme de l’UE.
Dans un élan de moralisme sélectif, l’UE a immédiatement suspendu son aide budgétaire et toute coopération sécuritaire avec le Niger, dès l’avènement du CNSP au pouvoir. Cette action, loin d’être une manifestation de principes démocratiques, apparaît plutôt comme une manœuvre punitive à courte vue, affectant de manière disproportionnée le peuple nigérien. Ce peuple, déjà accablé par une instabilité chronique et une pauvreté endémique. Cette décision, loin de promouvoir la démocratie ou la stabilité, est une manifestation éhontée de la politique de la chaise vide, où l’Europe se retire dès lors que les situations ne correspondent pas à ses intérêts étroits.
L’abrogation de la loi sur le trafic de migrants par le CNSP soulève des questions pertinentes quant à l’impact et la portée réelle de telles mesures législatives. En effet, cette loi avait été votée sous l’influence de l’UE, sous le régime déchu de la Renaissance. L’UE, dans son empressement à barricader ses frontières, a manifestement outrepassé son rôle, dictant des politiques qui sapent la souveraineté du Niger. Il est crucial de comprendre que les politiques migratoires ne doivent pas être dictées par les intérêts externes, mais plutôt fondées sur les réalités et les besoins du pays concerné.
Cette attitude de l’UE trahit un néo-impérialisme flagrant, où les intérêts de l’Europe priment sur ceux des nations africaines. Plutôt que de s’attaquer à la résolution des problèmes fondamentaux qui poussent les gens à migrer, l’UE préfère adopter une politique myope, axée uniquement sur la fermeture de ses frontières. Cette approche est non seulement dénuée d’humanité mais elle est aussi dangereusement réductrice, car occultant les conséquences de telles politiques sur les pays comme le Niger
En définitive, la réaction de l’UE face à la décision prise par le CNSP est un exemple lamentable de son égoïsme géopolitique et de son manque de vision à long terme. Cette attitude ne fait que renforcer l’image d’une Union Européenne plus soucieuse de ses propres intérêts que ceux des partenaires africains, relevant des relations déséquilibrées et dépourvu de véritable solidarité.
La Rédaction