Depuis l’avènement de la Renaissance au pouvoir, les principes démocratiques sont méconnus. La présidentialisation excessive du régime avec la concentration des pouvoirs et des ressources entre les mains du président de la République ont ébranlé les fondements démocratiques.
Le Parlement, qui n’est même plus une chambre d’enregistrement des décisions de l’Exécutif, a été réduit à une coquille vide, un organisme dépourvu de fonction ou de pouvoir réel. Cet effacement du Parlement et l’empiétement sur les pouvoirs législatifs ont également fondamentalement altéré la structure de notre démocratie.
Les libertés individuelles et collectives, qui sont le socle de toute démocratie digne de ce nom, sont régulièrement violées, bafouées par l’État lui-même. Les citoyens vivent maintenant dans la peur, l’incertitude plane sur leurs droits fondamentaux qui sont foulés aux pieds. Une telle érosion des libertés est un signe troublant de l’éloignement du Niger des principes élémentaire de la démocratique.
La séparation des pouvoirs, un autre pilier fondamental de la démocratie est aussi gravement menacé au Niger. L’Exécutif, avec sa mainmise croissante sur le judiciaire, menace l’intégrité de notre système judiciaire, affaiblissant ainsi l’équilibre des pouvoirs dans notre pays.
Ces facteurs combinés indiquent que le Niger n’est plus vraiment une démocratie. Cela soulève la question évidente : comment changer le statu quo ? Cela est particulièrement difficile dans la mesure ou la manipulation de la diversité ethnique par le pouvoir en place est un instrument supplémentaire qui complique la tâche à tous ceux qui essaient de créer de larges mouvements cohésifs en faveur d’un changement démocratique.
Le Niger se trouve donc à la croisée des chemins, la démocratie étant une vision lointaine dans le rétroviseur. Les défis sont certes nombreux et complexes, mais nous devons chercher à renforcer et à revitaliser notre démocratie. Un retour aux principes fondamentaux de la démocratie est essentiel pour inverser cette descente aux enfers. Il est grand temps que le Niger retrouve le chemin vers une véritable démocratie.
