Créée par le décret n° 2019 – 409/PRN/MI du 26 juillet 2019,l’Agence nigérienne de normalisation, de métrologie (ANMC)et de certification est un établissement public à caractèreadministratif placé sous la tutelle technique du ministre chargé de l’Industrie et sous la tutelle financière du ministre chargé des Finances. L’ANMC a pour missions l’élaboration des normes, le suivi des mesures, le contrôle des instruments de mesure règlementés et l’évaluation de la conformité des produits. Mais ces missions sont-elles menées convenablement ? Il est permis d’en douter. Dans un élément diffusé par la télévision nationale relatif à un contrôle inopiné sur des sacs de riz, l’on avait découvert que le contenu de ces sacs, en termes de qualité et de quantité, ne correspondait pas aux spécifications indiquées. Or l’objectif principal de l’ANMC n’était-il pas d’éviter aux consommateurs nigériens d’être grugés sur les produits de consommation mis sur le marché ?
De par ses activités, l’ANMC réalise d’importantes recettes.Les tarifs des prestations métrologiques sont déterminés par décision n° 00023 du 01 juin 2021 du Directeur général de l’ANMC, Zakary Oumarou Abdoul Kader. Ces tarifs sont perçus au titre des travaux d’étude et d’essai relatifs à l’approbation des modèles d’instrument de mesure et à la prorogation de la validité des décisions d’approbation desdits modèles ; au titre des opérations de vérification primitive et de vérification périodique des instruments de mesure effectuées dans les locaux de l’ANMC ; au titre des opérations de vérification primitive, de mise en service et de vérification périodique des instruments de mesure effectuées en dehors des locaux de l’ANMC. L’arrêté n°0002/MC/PSP/DNQ/M du 29 janvier 2004, modifiant et complétant l’arrêté n°00054/MC/PSP/DNPQM du 11 septembre 2003 fixant les tarifs des redevances des vérifications des instruments de mesure, prévoit que 50% des redevances soient reversées au Trésor, 30% au profit de la DNPQM, devenue AVCN, puis ANMC, pour couvrir une partie des charges de fonctionnement et 20% pour le personnel. Mais peut-on découvrir une trace de versement de l’ANMC au Trésor public. Où étaient passés les fonds en question ? Lerecouvrement des redevances se faisait-il avec des quittances règlementaires ? Les prix des prestations seraient-ilsdéterminés à la tête du client ? Les paiements sont-ilseffectués via des comptes spéciaux créés dans des banques commerciales de la place ?
Autre chose intrigante, alors que les frais de mission journaliers tournent autour de 40.000 francs, les clients de l’ANMC se voyaient adressés des factures exorbitantes relativement à la prise en charge des techniciens et des ingénieurs. Le 29 novembre 2023, WAPCO Niger s’est vue adressée une facture n° 206 d’un montant total de 9.996/000 francs CFA pour deux (2) ingénieurs de l’ANMC à raison de 499.800 francs par jour, et ce pendant 10 jours. Et dans cette même facture, le DG de l’Agence a tenu à préciser que les frais de déplacement, d’hébergement et de subsistance sont pris en charge par WAPCO. Auparavant, le 7 novembre 2023, CNPC – NP s’était vue adresser une facture n° 176 d’un montant total de 38.500.000 francs CFA pour le séjour (9 jours) de deux techniciens et deux ingénieurs à Agadem, ainsi que la location des équipements.