Le 13 septembre 2024 marquait un tournant décisif dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées au Niger avec la signature par le général de brigade Abdourahamane Tiani, président du CNSP et chef de l’État, de l’ordonnance N°2023-09. Cette ordonnance officialisait la création de la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (COLDEFF). Dotée de larges prérogatives, la COLDEFF est chargée de recevoir et traiter les rapports d’inspection, ainsi que de formuler des recommandations. Elle détient également le pouvoir de transiger, consolidant ainsi son rôle crucial dans la restauration de l’intégrité dans la gestion des affaires publiques.
L’instauration de la COLDEFF manifestait clairement la détermination des autorités de transition à purifier la gestion des affaires publiques et à réprimer toute forme de corruption, ancrée dans les pratiques antérieures.
Une organisation structurée pour une efficacité maximale
Pour atteindre ses objectifs ambitieux, la COLDEFF s’organisait autour de quatre (4) commissions spécialisées, chacune concentrée sur un domaine précis de la délinquance économique et financière :
La Commission Administration Centrale ;
La Commission Collectivités Territoriales ;
La Commission Sociétés publiques et Projets ;
Et la Commission Dénonciation.
Cette dernière bénéficie d’un numéro vert, permettant aux citoyens de soumettre anonymement des dénonciations, accompagnées de preuves concrètes, facilitant ainsi la remontée d’informations et renforçant la participation citoyenne dans la lutte contre la corruption.
Depuis son inauguration, la COLDEFF a déjà traité des cas impliquant de hauts fonctionnaires du régime précédent, incluant des ministres, des présidents de conseils d’administration (PCA), des directeurs généraux et divers autres agents de l’État, soulignant la détermination sans faille de la commission à assainir le paysage politique et économique du pays.
Nouvelle cible : L’Assemblée Nationale dissoute
Actuellement, l’attention de la COLDEFF se tourne vers l’Assemblée nationale récemment dissoute, témoignant de sa volonté de ne laisser aucune pierre non retournée. Ce 22 Avril 2024, une mission a été dépêchée au Secrétariat général du Parlement déchu dans le but d’enquêter sur divers aspects des opérations parlementaires, tels que les évacuations sanitaires, les billets d’avion, et les traitements et avantages octroyés aux conseillers à l’Assemblée nationale, y compris des primes conséquentes distribuées aux députés durant les intersessions. L’objectif est clair : mettre en lumière et corriger toute malversation potentielle.
La COLDEFF, dans sa mission de réformer et assainir, envisage d’élargir ses investigations aux affaires de l’Assemblée nationale dissoute, illustrant ainsi une volonté inébranlable de transparence et de justice. Cette démarche, bien que potentiellement confrontée à des résistances, est cruciale pour restaurer la confiance citoyenne et établir un cadre de fonctionnement public exempt de corruption. Le chemin est certes semé d’embûches, mais la détermination de la COLDEFF à lutter contre les malversations est un signal pour assurer une gouvernance responsable et équitable.