Le 10 avril 2024, par l’arrêté n° 06/P/CNSP, le Niger a franchi une étape déterminante vers la concrétisation de la Confédération des États du Sahel (AES), avec la création d’un comité dédié à son opérationnalisation. Ce comité, placé sous l’égide du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), est chargé d’élaborer les stratégies et les actions nécessaires pour rendre effective l’intégration régionale envisagée.
Selon les dispositions de cet arrêté, le comité aura pour missions principales de mener des réflexions prospectives, de proposer des mesures concrètes, de coordonner les activités relatives à la Confédération et de sensibiliser les populations à ses objectifs. Il se composera de membres issus de divers secteurs, témoignant de l’approche multisectorielle adoptée pour répondre aux défis de l’intégration régionale. La présidence du comité est confiée à un conseiller du Président du CNSP, spécialisé dans les questions diplomatiques et stratégiques, garantissant ainsi un lien direct avec les plus hautes sphères décisionnelles du pays.
La structure du comité reflète une volonté d’assurer une représentation équilibrée des différents piliers de l’État, allant de la politique extérieure à la défense, en passant par le développement économique et la sécurité. Cela souligne l’importance que le CNSP accorde à la Confédération AES comme vecteur de stabilité et de développement pour le Sahel. Le fait que le comité puisse également faire appel à des experts externes indique une ouverture vers un échange de savoir et une expertise diversifiée, essentiels pour la réussite d’une telle entreprise.
Cette initiative survient dans un contexte où les pays du Sahel, confrontés à des défis sécuritaires, économiques et environnementaux majeurs, cherchent à renforcer leur coopération. La création de l’AES, et par extension ce comité, peut être vue comme une réponse stratégique à ces enjeux, proposant une plateforme pour une action collective renforcée.
Commentaire
La mise en place du Comité National chargé de l’Opérationnalisation de la Confédération de l’AES représente un pas significatif vers la réalisation d’une vision régionale commune. Toutefois, son efficacité dépendra de sa capacité à transcender les clivages politiques et les intérêts nationaux divergents pour favoriser un agenda commun. Il est essentiel que ce comité ne se limite pas à une fonction symbolique mais qu’il devienne un moteur actif de l’intégration régionale, capable de mettre en œuvre des politiques efficaces et inclusives.
La réussite de cette entreprise nécessitera un engagement constant de tous les membres, une gestion transparente et un suivi rigoureux des initiatives lancées. En outre, la communication et la sensibilisation auprès des populations locales sont cruciales pour assurer une adhésion et une compréhension larges des bénéfices de cette intégration. Ce n’est qu’ainsi que la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) pourra réellement contribuer à la stabilisation et au développement de la région.