Mercredi 17 Avril 2024, à la tête d’une forte délégation dont plusieurs ministres et son conseiller spécial, Hama Hamadou, le Premier ministre du Niger s’est rendu au siège des Nations-Unies à New-York ( Etat de New-York), aux États-Unis d’Amérique. Même si le cadre de ce périple du chef du gouvernement nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine, est très technique et ne concerne qu’un démembrement de l’organisation internationale, à savoir, les institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et FMI), nous sommes tout de même quelque peu surpris, d’entendre qu’un haut représentant du Niger, pays à qui on avait, il n’y a pas si longtemps, interdit de prendre la parole dans l’enceinte du palais de verre, sous l’instigation de quelques éléments vindicatifs, soit aujourd’hui reçu de plein droit dans cette même enceinte, sans soulever l’ombre d’une protestation, la plus insignifiante soit-elle. En vérité, beaucoup d’eau, entretemps, a coulé sous le pont Kennedy. Des éléments divers sont venus se greffer sur la perception que les partenaires extérieurs ont de notre pays . Du reste, peut-on y déceler une certaine évolution des postures à l’endroit du Niger ? Mieux encore, ne peut-on pas y lire des messages subliminaux déjà reçus par les initiés mais abstrus, pour le moment, pour le commun des mortels ?
Le couac provoqué il y a six mois
Dire que Macron, mal informé, a réagi épidermiquement à l’intrusion sur la scène politique d’Abdourahamane Tiani et de ses frères d’armes est un truisme. Il a failli s’étrangler d’indignation quand les révoltés du Sahel, suivant les exemples du Mali et du Burkina Faso, ont dénoncé les accords de coopération militaires, qui liaient son pays aux leurs. Plus désarçonnant encore a été la sommation du départ de son représentant à Niamey, SE l’Ambassadeur Sylvain Itté et la détention ferme sans possibilité de négociation de son protégé, épigone de l’ex-président Issoufou Mahamadou, Mohamed Bazoum. Résultats des courses : la France qui occupe depuis plus d’un demi- siècle le fauteuil de secrétaire adjoint aux affaires de sécurité, zone Afrique de l’ONU, a fait valoir son poste en donnant raison aux anti-putschistes dressés contre les nouvelles autorités du Niger. C’est ainsi que le secrétaire général de cette organisation mondiale, Antonio Guterres, dans un message alambiqué, a pu interdire aux représentants légitimes de notre pays de prendre la parole. Mais, disons-le, tout de go, sans l’aval explicite de l’Oncle Sam. Plus encore, dirions-nous, avec une certaine réticence de celui qui n’a pas tardé à reconnaître les autorités en place, de manière, disons-le, tarabiscotée.
Le jeu du poker menteur
Les États-Unis d’Amérique, depuis le coup de force du 26 juillet 2023 du général de brigade Abdourahamane Tiani, du fait des intérêts particuliers qu’ils tiennent à préserver (les bases militaires d’Agadez et Dirkou), ont tout fait pour ne pas braquer les tenants du pouvoir. Ils sont même allés, selon certaines confidences, jusqu’à intimer au président de la République fédérale du Nigéria, Bola Tinubu, de mettre la pédale douce à-propos des réactions hasardeuses de la CEDEAO. C’est dire que l’Oncle Sam nous avait à la bonne. Mais ce dernier ne pouvait pas non plus se désolidariser de ses autres partenaires européens, notamment Français, de manière trop flagrante, voire choquante, sans créer une situation de crise. D’où le cinéma qu’on a observé pour le départ des troupes US du territoire nigérien.
En réalité, il est probable que les compteurs seront remis à zéro et que les accords seront validés de manière très orthodoxe dans les jours qui viennent
Messages subliminaux Comme on le sait, c’est la 25ème image qui n’est pas perceptible quand un film défile à raison de 25 images par seconde. La persistance rétinienne permet de palier à l’imperfection de la vue. Ainsi le conscient peut ne pas percevoir la 25ème image, mais le subconscient si. Et des messages peuvent être délivrés de cette manière sans même parler d’éventuelles rencontres discrètes ou diplomatiques. Au sens figuré, les non-dits revêtent très souvent plus de poids que les formulations officielles. Les Anglo-saxons appellent cela ‘’Understatement’’. En vérité, tout concourt à dissiper les incompréhensions, équivoques ou quiproquos entre les USA et le Niger. Par divers procédés mais de manière intelligible et irrévocable. So, wait and see ! ‘’