Il est parfois difficile de faire la distinction entre la diplomatie du XXIème siècle et les vestiges arrogants d’une époque coloniale que la France semble chérir. L’expulsion de l’ambassadeur français Sylvain Itté du Niger n’est pas seulement une gifle diplomatique ; elle est le miroir grossissant d’une France qui, au lieu de tendre la main, brandit avec arrogance son passé impérialiste.
Quand Niamey exprime son mécontentement en exigeant le départ de l’ambassadeur, c’est l’expression d’un mécontentement palpable, d’une volonté de réaffirmer sa souveraineté après une série d’actions françaises jugées inamicales. Et quelle est la réponse de la France ? Elle choisit la sourdine, une ignorance hautaine. Le refus de l’ambassadeur de répondre à une simple invitation n’est rien d’autre qu’un crachat sur les principes et les protocoles qui devraient guider chaque relation diplomatique.
Cette réaction française est une honte, un affront à tout ce que la diplomatie moderne représente. La France bafoue ainsi allègrement sans vergogne la Convention de Vienne, ce pilier des relations internationales – qui octroie à chaque nation le droit souverain de déclarer un diplomate “persona non grata -, tout en prétendant hypocritement être le chantre du multilatéralisme. Le message est clair : les lois internationales s’appliquent à tous, sauf à la France, qui semble flotter au-dessus d’elles, bercée par un complexe de supériorité obsolète.
Ce mépris manifeste expose non seulement le personnel de l’ambassade de France à Niamey à des risques inutiles, mais déchire aussi le fragile tissu des relations bilatérales. Les conséquences de cet acte téméraire pourraient être dévastatrices : rupture des relations diplomatiques, perception négative à l’échelle régionale et internationale, et potentiel danger pour les citoyens français au Niger, pris en otage par la vanité de leur propre gouvernement.
Au lieu de jeter de l’huile sur le feu, Paris devrait s’interroger sur l’impérialisme latent qui tache encore sa diplomatie. Mais peut-être est-ce trop demander à une nation qui, au lieu d’évoluer, s’entête dans une nostalgie toxique ? Cette crise devrait servir de réveil. La France doit abandonner cette attitude condescendante, sinon, le risque est grand de voir d’autres portes se fermer, conséquence d’une arrogance mal placée.