Comme durant le mois de jeûne de Ramadan, des nombreux retraités de la Fonction Publique n’ont pas pu percevoir leur pension mensualisée pour fêter la Tabaski, à cause du désordre créé par les responsables de la nouvelle Caisse autonome des retraites (Careni) dans le traitement des dossiers.
Nombre de retraités domiciliés au niveau des paieries non désintéressés ont été obligés de s’endetter pour faire face dignement à l’impératif, notamment l’achat du bélier et les produits alimentaires et accessoires nécessaires pour la fête.
Ceux dont la pension est domiciliée dans une institution bancaire quelconque sont moins stressés. A l’occasion de cette fête religieuse particulière comme à l’approche de la rentrée scolaire, certaines banques accordent généralement des prêts à leurs clients, à rembourser selon des taux d’intérêt souples et des échéances soigneusement planifiées pour ne pas les asphyxier financièrement.
Il leur arrive même d’accorder des prêts en dehors de ces deux circonstances, assurées de pouvoir récupérer leur argent et les intérêts, à partir du moment où la pension est domiciliée chez elles.
De nombreux retraités de la Fonction Publique ont dû recourir à ce prêt bancaire spécial pour s’acheter le mouton et assurer les autres dépenses liées à la fête.
Mais une surprise désagréable les attendait après le sourire d’avoir pu acheter leur mouton. Lorsque la pension mensuelle est finalement virée dans les comptes, nombre d’entre eux se sont retrouvés avec des miettes parce que certaines institutions bancaires ont déflaqué directement l’intégralité du prêt accordé à leurs clients retraités, piétinant allégrement les clauses du contrat. Elles n’ont pas respecté les échéances de paiement.
Ce retraité de la Fonction Publique résidant à Torodi a été victime de cette coupe sombre. Il dit avoir contracté un prêt de 150.000 francs auprès de sa banque pour affronter la Tabaski.
‘’Quand la pension mensuelle a été virée dans mon compte, j’ai été désagréablement surpris de constater que la banque à couper l’intégralité du prêt d’une seule traite alors même que l’échéancier de remboursement s’étale sur trois mois. Je me suis finalement retrouvé avec moins de 20.000 francs’’, fulmine-t-il, qualifiant la pratique de criminelle.
‘’Ce qui révoltant et choquant dans cette attitude des banques, c’est le fait de l’appliquer sans discernement même sur des prêts antérieurs à la mensualisation de la pension. De nombreux retraités se sont retrouvés dans la même situation que moi’’, ajoute-t-il.
La traite de paiement étant trimestrielle auparavant, les banques devraient normalement approcher leurs clients retraités pour réviser les clauses afin de ne pas les saigner à blanc. Mais apparemment, elles ne l’ont pas fait, se contentant de couper d’emblée la traite trimestrielle sur la pension mensuelle.
Cette préoccupation doit interpeller les défenseurs des droits humains, qui doivent s’investir dans la protection des droits des personnes retraitées’’.