Dans quelques jours, ce lundi 3 octobre précisément, les scolaires renoueront avec le chemin de l’école, après un peu plus de deux mois de repos. Comment se déroulent les préparatifs de cette nouvelle rentrée scolaire ? Dans quel état d’esprit les partenaires sociaux de l’éducation abordent-ils l’événement ? Notre constat !
Désertes depuis la fin des examens de fin d’année scolaire, les établissements scolaires connaissent une certaine animation ces jours-ci. Les responsables d’établissements et leurs assistants font le déplacement de leurs lieux de travail chaque matin pour apporter les dernières touches avant le jour J. Qui pour chercher un transfert à un ou des enfants, qui pour retirer un dossier scolaire, etc., les parents d’élèves sont aussi de la partie. En prélude à cette rentrée scolaire 2022-2023, le ministère de l’Education nationale a organisé une grande réunion qui a regroupé à Niamey les cadres centraux et déconcentrés de l’éducation ainsi que les représentants des syndicats et associations du secteur. Il s’agit, lors de cette rencontre, ‘’de passer en revue l’état des préparatifs de la rentrée. La feuille de route élaborée par le ministère a été soumise à l’appréciation des participants, les difficultés ont été exposées et l’état des relations entre le gouvernement et les partenaires sociaux notamment les syndicats a fait l’objet d’un examen minutieux’’, nous a dit Issoufou Cherif, secrétaire général du Syndicat national des agents contractuels et fonctionnaires de l’Education de Base (Synaceb). Sur le dernier point, le travail a essentiellement consisté à passer à la loupe le protocole d’accord entre le gouvernement et les syndicats, ‘’lister les points d’accord qui ont trouvé satisfaction, répertorier ceux qui sont toujours en souffrance et exprimer les avis sur l’état du partenariat’’, a indiqué Chérif. Cette rencontre a permis de déblayer le terrain, et à priori l’on peut penser que la rentrée se déroulera sans couac le 3 octobre.
Il est prématuré de le dire, rétorque le SG du Synaceb. Tout dépendra, en dernier ressort, de ce que ‘’la Dynamique’’, le cadre de concertation et d’action des syndicats du secteur de l’éducation, décidera à l’issue d’une réunion qu’elle a programmée tenir cette semaine. ‘’La Dynamique s’est réunie récemment au siège du SNEN pour passer en revue les points du protocole d’accord. Nous avons fait la situation de l’ensemble des points, ceux qui ont été honorés et ceux qui ne le sont pas encore. Mais la prochaine réunion du cadre, qui se tiendra avant la rentrée, va statuer sur la conduite à tenir’’, prévient Chérif. La décision finale de la Dynamique reste donc la seule grosse incertitude. Sinon, sur le plan organisationnel, un cadre du ministère de l’Education nationale nous a assuré que ‘’toutes les dispositions ont été prises pour l’acheminement à temps des fournitures et manuels dans toutes les 8 régions du pays’’. Une assertion confirmée par le SG du Synaceb. ‘’Nous avons mené nos propres investigations là-dessus, après les informations fournies par le ministère par rapport aux préparatifs. Le ministère nous a même donnés le nombre de tonnages de fournitures scolaires qu’ils ont envoyés dans les différentes régions, le jour de leur départ et la disponibilité des fournitures au niveau des régions’’, a acquiescé Cherif.
L’autre inquiétude du syndicat, c’est le sort réservé aux enfants déscolarisés dans les zones d’insécurité. C’est une véritable préoccupation aux yeux de Chérif, qui pense que ces dizaines de milliers d’enfants doivent aussi être pris en compte à l’occasion de cette rentrée scolaire. Face à cette situation, on se rappelle que le gouvernement a décidé de créer depuis l’année dernière des centres de regroupement scolaires dans des localités plus sûres des zones affectées par l’insécurité pour accueillir les enfants déscolarisés. ‘’Le ministère nous a rassurés sur ce point. Grâce à ces centres de regroupement, les enfants dont les écoles sont fermées vont renouer avec le processus d’enseignement/apprentissage dans des conditions de sécurité favorables’’, estime-t-il. Enfin dernier point, la question des salles de classes occupées par les populations sinistrées des inondations peut aussi constituer un obstacle à une rentrée scolaire effective pour tous les élèves dès ce lundi 1er octobre. Un tour dans quelques établissements scolaires de Haro-Banda, ce mardi 27 septembre, nous a permis de constater que les familles sinistrées sont toujours dans les écoles où elles ont été temporairement hébergées. Quand est-ce qu’on va les sortir pour apprêter les classes ? Où est-ce qu’on va les recaser provisoirement ? Ce sont là des interrogations qui restent pour l’instant sans réponses. ‘’Cette préoccupation a été posée et débattue lors de la réunion. Le ministère nous a rassurés que des instructions ont été données au niveau des collectivités territoriales afin que des dispositions soient prises pour recaser ailleurs les sinistrés avant le 3 octobre’’, indique Chérif.