Inventer une histoire invraisemblable pour priver injustement un citoyen de sa liberté pendant plus de deux mois, juste parce qu’il est critique vis-à-vis du régime. C’est le sort qu’a connu Abdoulaye Seydou, coordonnateur du M62, par la seule volonté du régime des Renaissants et d’une justice instrumentalisée. La vérité est en train de se manifester dans cette affaire. Abdoulaye Seydou est inculpé et placé sous mandat de dépôt depuis lundi 23 janvier 2023 à Kollo pour “complicité d’incendie de hangars des orpailleurs’’. Une infraction fabriquée de toutes pièces pour le jeter au gnouf ? La manœuvre était tellement grossière et grotesque qu’elle a laissé pantois tous les Nigériens épris de justice y compris dans les rangs des renaissants.
En comparaissant libre le lundi 23 janvier, le coordonnateur du mouvement M62 était loin de s’imaginer qu’une surprise désagréable l’attendait. Au lieu d’être jugé sur la base du chef d’accusation initial de “publication d’informations susceptibles de troubler l’ordre public” pour lequel le Mouvement qu’il dirige est poursuivi sur plainte de l’Etat, à travers le ministère de l’Intérieur, le Procureur a préféré abandonné cette piste pour l’accabler d’un nouveau chef d’accusation à connotation criminelle : ‘’complicité d’incendie volontaire de hangars des orpailleurs’’ à Tamou. Le président du Tribunal a fait droit à la volonté du Parquet de voir Abdoulaye Seydou être poursuivi pour ce nouveau grief et le doyen des juges à qui le dossier a été confié lui a immédiatement décerné un mandat de dépôt à la prison de Kollo. Mais dès le départ, tout le monde savait que ce mensonge flagrant contre le coordonnateur du M62 n’avait aucune chance de prospérer. Le Parquet l’a accusé de complicité dans l’incendie volontaire des hangars. Soit ! Mais où sont alors les criminels qui ont mis le feu aux hangars des orpailleurs ? On n’a pas mis les grappins sur les criminels mais on parvient quand même à identifier et à faire arrêter leur complice ! Allez comprendre quelque chose dans cette prouesse judiciaire inédite. Il est difficile voire impossible de juger et établir la culpabilité du coordonnateur du M62 par rapport à ce chef d’accusation. Et c’est à coup sûr, la raison pour laquelle le doyen des juges d’instruction a décidé de prononcer, dans une décision rendue ce jeudi 30 mars 2023, un non-lieu par rapport à la charge criminelle de “complicité d’incendie volontaire’’. Il a dans la même décision renvoyé le dossier en police correctionnelle. Le coordonnateur du M62 que de nombreux thuriféraires du régime ont gratuitement voué aux gémonies est innocenté, lavé de tout soupçon par la justice par rapport à cette affaire ‘’d’incendie criminelle’’. Ceux qui lui ont injustement causé du tort parce qu’ils sont en position de pouvoir doivent avoir honte. Priver un citoyen de sa liberté alors qu’il n’a rien commis de grave, parce qu’il avait dénoncé simplement la malgouvernance et l’injustice, est l’expression achevée de la grande faiblesse de ce régime des renaissants qui cherche par tous les moyens à instaurer le règne de la pensée unique dans notre pays. Mais c’est peine perdue ! Ils ont beau recourir à la justice pour emprisonner gratuitement des innocents dans l’espoir d’apeurer tout le monde, ils ont beau recourir à la corruption pour faire taire ou rallier les intestins fragiles à leur cause, il y aura toujours de citoyens nigériens dignes, intègres et valeureux qui résisteront à leurs tentatives d’intimidation et à leurs offres pour leur tenir tête. Après 67 jours de détention, Abdoulaye Seydou comparaîtra ce vendredi 31 mars 2023 pour être jugé en correctionnelle pour le chef d’accusation relatif à la ‘’production et diffusion des données de nature à troubler l’ordre public’’. Il sera certainement remis en liberté au regard de la légèreté de l’accusation. C’est en tout cas le souhait de tous les démocrates sincères. Outre Abdoulaye Seydou, il faut signaler que d’autres activistes sont aussi actuellement dans le collimateur de la justice poursuivis pour dénonciation de faits avérés de malgouvernance. Il s’agit de Moudi Moussa, Maïkoul Zodi, Ali Idrissa, Mounkaïla Halidou, etc., qui sont également appelés à comparaître librement dans quelques jours. Les citoyens peuvent-ils continuer à croiser les bras pour subir ce mode opératoire inique auquel a recours le régime de la renaissance pour faire taire les voix dissonantes ?